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issue165:mon_histoire

This year (2020), it’s 20 years ago that I first discovered Linux, picking up RedHat 5.1 (a number of CDs and a manual) for a small sum at a computer meeting. Installing it on the hard disk was very difficult, as the 540 MB HD was so encoded as to enable me to run my copy of Windows, which was not able to recognize a disk larger than 504 MB, if I remember this well. But after a few tries (it was as if the install program learned from the failures, and every next step the install went better, until: bingo:), I had Linux installed on my computer. When I learned more, I discovered, and was very much surprised AND impressed, that the large HD was no problem at all for Linux. It was only a problem for my Windows (3.11, the computer was a Pentium 4 of 1992) at the time (so I still had to use the encoding program, that jiggled the disk parameters such that Windows was made to believe the disk was a much smaller one).

J’ai découvert Linux il y a 20 ans quand j’ai récupéré RedHat 5.1 (sur de nombreux CD et avec un manuel) pour pas grand-chose à une réunion d’informatique. L’installer sur le disque dur était très difficile, car le disque de 540 Mo était codé afin de me permettre d'y faire tourner mon exemplaire de Windows, qui ne savait pas reconnaître un disque plus grand que 504 Mo, si je m’en souviens bien. Mais après quelques essais (c’était comme si le programme d’installation apprenait de ses échecs et, chaque fois, l’installation s’est mieux passée jusqu’à ce que : bingo !), Linux était installé sur mon ordinateur.

Quand j’en ai appris davantage, surpris ET favorablement impressionné, j’ai découvert que le grand disque dur ne posait aucun problème pour Linux. Ce n’était un problème que pour Windows 3.11 (l’ordinateur était un Pentium 4 de 1992) à l’époque et je devais encore utiliser le programme d’encodage qui bricolait les paramètres du disque d’une façon telle que Windows croyait que le disque était beaucoup plus petit.

What made me really enthusiastic was the load of free software that came with RedHat, you just name it and, somewhere on the CDs, it was there, to install and play with. Most of the available software I had no idea of what it was for, but in the manual there was a short description, which sometimes I understood. So I played, and made many mistakes, and learned and learned. Problems with the printer, the videocard, sound and what not. But also: the computer itself just worked, and in Windows I have never experienced that bliss.

Ce qui m’a vraiment enthousiasmé était la tonne de logiciels gratuits livrés avec RedHat ; tu le demandais et c’était là, quelque part sur les CD ; tu pouvais donc l’installer et jouer avec. Je n’avais aucune idée de l’objectif de la plupart des logiciels, mais le manuel en contenait un bref descriptif que je comprenais parfois.

Je me suis donc amusé en faisant beaucoup d’erreurs et j’en ai appris de plus en plus. Il y avait des problèmes avec l’imprimante, la carte vidéo, le son et que sais-je encore. MAIS : l’ordinateur lui-même fonctionnait tout simplement et, sous Windows, je n’avais jamais expérimenté une telle béatitude.

(I had to use first DOS, and later Windows, for my work (teaching). Never did I use these by choice. Before that I “tinkered” with my Acorn Atom, and BBC B microcomputers. To even “reprogram” the hardware itself with a soldering iron, which was fun, as a member of a computer club, for the Atom. I even had to abandon the Atom, as it had changed out of recognition, poorly documented: The Atom was changed, among other things, to think it was a BBC microcomputer. But not quite. My Windows was always broken “because of my tinkering”. If Linux was broken, I just reinstalled it, and played some more with it. Or tried to find out what broke the system, but was not always successful. And had to go the easier way.

J’étais obligé, d’abord, d’utiliser DOS et, plus tard, Windows pour mon boulot (l’enseignement). Je ne les ai jamais utilisés par choix. Avant cela je « bricolais » avec mes micro-ordinateurs Acorn Atom et BBC B. En tant que membre d’un club informatique, j’ai même « reprogrammé » le matériel de l’Atom avec un fer à souder, ce qui était amusant. J’ai même dû abandonner l’Atom, puisqu’il a changé du tout au tout étant mal documenté. L’Atom avait été changé notamment pour ce qu’il pensait être un micro-ordinateur BBC. Mais pas tout à fait.

Mon Windows était toujours en panne « à cause de mes bricolages ». Si Linux était cassé, il suffisait de le réinstaller pour pouvoir continuer à jouer avec. Ou j’essayais de découvrir ce qui avait cassé le système, mais puisque je ne réussissait pas toujours, il fallait opter pour le chemin le plus facile.

RedHat offered free updates for a year (from the top of my head, may be confused with later trials of, for instance, Fedora, Suse and Mandrake), but all experiences ran down to the same thing: installing updates was very slow if they numbered more than just a few. So after some time, I tried other distros, among them, and the best and most beautiful of them all, was Mandrake: easy to install, easy to update, very nice to look at. But all of them had this very serious problem, which caused me to download only one, or at most two, CDs (out of the six or sometimes even more than that): after a number of updates it got very difficult to install applications from the CDs, as the change got larger and larger that the necessary installed dependencies were updated to a new version, and so could not be used by the software on the CDs, which needed the original versions: this is the real dependency hell.

RedHat offrait des mises à jour gratuites pendant un an (je dis cela de mémoire, mais je l’ai peut-être confondu avec des essais ultérieurs de, par exemple, Fedora, Suse et Mandrake), mais toutes les expériences arrivaient aux mêmes résultats : s'il y en avait beaucoup, l’installation des mises à jour était très lente. Aussi, après un certain temps, j’ai essayé d’autres distrib. et, parmi celles-ci, la meilleure et la plus belle était Mandrake : facile à installer, facile à mettre à jour, très agréable à regarder. Mais toutes avaient le problème très grave suivant, ce qui a fait que je téléchargeais seulement un, ou un maximum de deux, des CD (sur six ou parfois plus) : après un nombre de mises à jour, l’installation d’applications à partir du CD devenait très difficile, car les modifications sont devenues si grandes que les dépendances nécessaires étaient mises à jour vers une nouvelle version et ne pouvaient donc pas être utilisées par les logiciels sur les CD, qui avaient besoin des versions originales. C’est cela le vrai enfer des dépendances.

Ubuntu In 2004, I was fortunate enough to discover Ubuntu, the very first version, 4.10 (“Warty Warthog”). This was the real thing, right from the start, and nothing but the real thing. I first tried it as it just was the only Linux distro I found to offer Kst, a program for showing graphs and diagrams from large sets of data, that I was translating into Dutch, for the KDE desktop, but I soon discovered more… Ubuntu came on just one (Live) CD, and more free software was to be downloaded from repositories, and very easy to install. The necessary dependencies were also installed from these repositories, and this way the dependencies were always up-to-date, and met, and the dependency hell was history. Further the repositories were (and are, but I am now talking of the start of Ubuntu) mirrored on hundreds of very fast servers around the world, so updating, and installing, was as fast as your own internet connection. And, how it’s done I still don’t know; the update process itself is fast, even if there are a lot of updates (or even an upgrade, which is a total update of all the system itself, and the installed applications).

Ubuntu

En 2004, j’ai eu la chance de découvrir Ubuntu, sa toute première version, la 4.10 (« Warty Warthog »). Dès le départ, je savais qu’elle était vraiment ce qu’il me fallait, rien que cela ! Je l’avais essayé parce que c’était la seule distrib. Linux que j’avais trouvée qui offrait Kst, un programme pour les graphiques et diagrammes de très grands ensembles de données, que je traduisais en néerlandais pour KDE, mais j’en ai rapidement découvert davantage…

Ubuntu était livrée sur un seul (Live) CD et d’autres logiciels gratuits devraient être téléchargés à partir des dépôts et étaient très faciles à installer. Les dépendances requises étaient également installées à partir de ces dépôts et, ainsi, les dépendances étaient toujours à jour. Adieu l’enfer des dépendances. Depuis, les dépôts étaient (et sont, mais je parle maintenant du début d’Ubuntu) disponibles sur des centaines de serveurs très rapides dans le monde entier ; ainsi, la mise à jour et l’installation étaient aussi rapides que votre propre connexion Internet. Et je ne sais toujours pas comment ça peut se faire, mais le processus était très rapide, même s’il y avait beaucoup de mises à jour (ou même une mise à niveau, qui est une mise à jour totale du système entier lui-même et des applications installées).

All problems that I had had so far with the other Linux distributions were solved! The globally mirrored repositories in one clean sweep outmoded every other OS: Windows and the other Linux distros. No wonder Ubuntu became the most popular Linux distro almost overnight, leaving all the big names, such as RedHat, Fedora, Suse, Debian itself and Mandrake, far behind. Even if these had led the Linux scene for years and years. Very soon I used Windows only for updating some gear such as my Tomtom, for a number of years, before totally wiping my Windows (XP) from the disk, and never longed back for it.

Tous les problèmes que j’avais eus jusqu’alors avec les autres distributions Linux étaient résolus ! Faisant table rase du passé, les dépôts à l’échelle globale ont rendu tout autre OS, Windows et les autres distrib. Linux, obsolètes. Pas étonnant qu'Ubuntu soit devenu la distrib. Linux la plus populaire du jour au lendemain, ou presque, laissant loin derrière elle tous les grands noms comme RedHat, Fedora, Suse, Debian lui-même et Mandrake. Même si ceux-ci avaient été au devant de la scène Linux pendant des années.

Très vite, je n’utilisais Windows que pour la mise à jour de quelques dispositifs comme mon Tomtom, pour quelques années, avant d’enlever mon Windows (XP) totalement du disque, et je n’ai jamais regardé en arrière.

One other thing at which Ubuntu shines is the recognition of hardware. Once in a while, a piece of new hardware is not recognized, but after some time it magically is: a driver for it has become available (developers: thank you very much!). Old regular hardware is always recognized without a problem. In Windows, you get a CD with drivers you need for installing your new hardware, or have to search for and download the drivers. In Ubuntu the new hardware just works, 99% of the time. I have tried Linux Mint. It’s a fork of Ubuntu, and one would think it therefore is probably even better. Something Ubuntu should have been if Ubuntu were perfect. But I have had a lot more trouble with my video cards in Mint than I ever had in Ubuntu. I think LM, while it is more beautiful (it really is), is nothing special. So there is no reason at all to replace Ubuntu with LM, while the opposite is possibly more true.

Un autre domaine dans lequel Ubuntu brille, c'est la reconnaissance du matériel. De temps en temps, un élément d’un nouveau matériel n’est pas reconnu, mais après quelque temps il l’est, comme par magie : un pilote ad hoc est devenu disponible (aux développeurs, un grand merci!). Le vieux matériel standard est toujours reconnu sans problème. Sous Windows, on vous livre un CD avec les pilotes dont vous pourriez avoir besoin pour l’installation de votre nouveau matériel, ou il faut les rechercher et les télécharger. Sous Ubuntu, 99 % du temps, le nouveau matériel fonctionne tout simplement.

J’ai essayé Linux Mint (LM). C’est un fork d’Ubuntu et on pourrait penser donc qu’il est sans doute mieux, quelque chose qu'Ubuntu aurait dû être si Ubuntu était parfait. Mais j’ai beaucoup plus de mal avec mes cartes vidéo sous Mint que j’ai déjà rencontré sous Ubuntu. Je pense que LM, quoique beaucoup plus beau (vraiment), n’a rien de particulier. Ainsi, il n’y a aucune raison de remplacer Ubuntu par LM, tandis que le contraire est éventuellement plus vrai.

In the earlier days, I used Kubuntu: Ubuntu using the KDE desktop. It was then when I started translating for KDE (or did I when using Mandrake?). The desktop at the time was KDE 3: really lovely, the desktop around at the time. But some unfortunate moment it was, very prematurely, replaced by KDE 4, which was no better than Windows: always broken, one failure after the other, and I soon dropped it, using the ordinary Ubuntu with the Gnome 2 desktop. A real setback after KDE 3, but, OK, it worked, and was very simple (as an OS should be: the best OS is the one you don’t notice using it: keeping your attention at what you are trying to do).

Jadis, j’utilisais Kubuntu, c’est-à-dire Ubuntu avec le bureau KDE. C'était alors que j’ai commencé mes traductions avec KDE (ou est-ce que c’était quand j’utilisais Mandrake ?). À l’époque, le bureau était KDE 3 – c’était vraiment beau, le bureau à ce moment-là. Mais à un autre, très malheureux, moment, il a été remplacé, très prématurément, par KDE 4, qui n’était pas meilleur que Windows : toujours cassé, un échec après l’autre et je l’ai rapidement abandonné pour l’Ubuntu standard avec le bureau Gnome 2. C’était un important recul après KDE 3, mais, OK, ça fonctionnait et c'était très simple (comme devrait l’être un OS : le meilleur OS est celui que vous ne remarquez pas lorsque vous l’utilisez, celui qui vous permet de garder votre attention sur ce que vous essayez de faire).

And after a while, Gnome 2 also got obsolete, and was, prematurely again, replaced by Gnome 3, which again was not the forward move. So when Ubuntu ditched Gnome 3 and launched Ubuntu with a new desktop, Unity, I was prepared to give that desktop a chance. After some time using it, I realized that I began to love Unity, even if I did not use all the features that it has. For that last reason I am quite prepared to give Ubuntu, with an evolved Gnome 3, from 18.04, a real chance again. There are also the other, lighter, versions of Ubuntu: Xubunu, Lubuntu and more. Most of them I tried, on a netbook and older notebooks and desktops. They all work very well, but I always noted, after a while, these, oh so tiny, things that did not work as expected. Small things indeed, until you notice them: in Ubuntu (with Unity) giving no problem at all, but when noticed they get a bit irritating. But these versions keep these small and old machines going. And, to be honest: maybe Unity gives the same experience to a user who is accustomed to the lighter versions!

Et, au fil du temps, Gnome 2 est aussi devenu obsolète et, à nouveau prématurément, remplacé par Gnome 3, qui n'était pas du tout un progrès. Aussi, quand Ubuntu a abandonné Gnome 3 et lancé Ubuntu avec un nouveau bureau, Unity, j'étais prêt à donner sa chance à ce bureau. Après l'avoir utilisé pendant quelque temps, je me suis rendu compte que je tombais amoureux d'Unity, même si je n'utilisais pas toutes ses fonctionnalités. Pour cette dernière raison, je suis tout à fait prêt à donner une vraie chance à Ubuntu à partir de la 18.04, avec un bureau Gnome 3 évolué.

Il existe aussi d'autres versions d'Ubuntu, plus légères : Xubuntu, Lubuntu et plus. J'en ai essayé la plupart sur un netbook ou sur des portables vieillissants et des ordinateurs de bureau. Elles fonctionnent toutes très bien, mais, au fil du temps, je remarquais toujours ces trucs, tellement minimes, qui ne fonctionnaient pas comme attendu. De petits trucs, oui, jusqu'à ce que vous les remarquiez, qui ne posent aucun problème sous Ubuntu (avec Unity), mais, qui, quand vous les remarquez sont un peu agaçants. Mais ce sont ces versions qui font encore tourner de petites et anciennes machines. Et, pour être honnête : peut-être qu'Unity donne la même expérience à un utilisateur habitué aux versions plus légères !

That’s my story. Many users of Ubuntu nowadays have no idea how Ubuntu revolutionized Linux computing, and why Ubuntu became so popular in practically no time at all. Sometimes the original version, 4.10 or “Warty Warthog”, is sneered at, even by the Canonical people themselves, but even this “unpolished” version was a smash hit, right from the start. And got me hooked :). So, for them, these reminiscences, which are very personal, and written from memory, may be useful. I have no idea how things are now for the other, once great distros such as RedHat, Fedora, Suse. They must have evolved in the meantime too, and some remarks I made concerning them certainly are not true anymore. But they once were, until Ubuntu came along and showed the way. We have to thank the originator, Mark Shuttleworth, for organizing the way that Ubuntu is distributed, right from the start, and as a really free distribution, under a most sympathetic name. * RedHat 5.1 image is from September 1998 issue of PC Magazine UK

Voilà mon histoire. De nos jours, beaucoup d'utilisateurs d'Ubuntu n'ont aucune idée de la façon dont Ubuntu a révolutionné l'informatique sous Linux, ni pourquoi Ubuntu est devenu si populaire en un rien de temps. Parfois, la version originale, la 4.10 ou « Warty Warthog », est méprisée, même par des gens de chez Canonical, mais même cette version « rustaude » était un grand succès dès son début. Et j'ai été mordu :). Aussi, pour eux, ces souvenirs, qui sont très personnels et écrits de mémoire, peuvent sans doute être utiles.

Je n'ai aucune idée du succès actuel des autres distrib.puissantes, comme RedHat, Fedora ou Suse. Elles ont dû évoluer aussi au fil du temps et certaines choses que j'ai dites à leur sujet doivent être fausses maintenant. Mais elles étaient bonnes, jusqu'à l'arrivée d'Ubuntu qui a montré le chemin.

Il faut remercier le concepteur, Mark Shuttleworth, pour avoir organisé la façon dont Ubuntu est distribuée, dès le début, en tant que distribution gratuite, vraiment, et dont le nom est extrêmement plaisant.

* L'image de RedHat 5.1 vient du numéro de septembre 1998 de PC Magazine UK.

issue165/mon_histoire.txt · Dernière modification : 2021/02/01 18:05 de d52fr