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issue42:virtualisation

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Ce mois-ci j'ai décidé d'écrire sur ma distribution préférée : Arch Linux. Elle se différencie d'Ubuntu de trois façons principales (il y en a un nombre incalculable d'autres) : 1. Le format de paquets (.pkg.tar.gz, au lieu de .deb). 2. Le modèle de publication des versions (Arch Linux est à renouvellement continu : les logiciels sont mis à jour tout le temps et il n'y a pas de « versions », juste des images ISO mises à jour avec un état des logiciels disponibles). 3. Il n'est pas destiné aux débutants.

La philosophie de « KISS » (Keep It Simple, Stupid - Gardez-le simple, imbécile) a pour résultat une distribution moins adaptée aux débutants. La communauté Arch offre bien un excellent guide pour les débutants, mais si vous n'êtes pas à l'aise avec la ligne de commande, ne voulez pas passer du temps à configurer votre système à partir de zéro, ou voulez un logiciel stable, par opposition à un logiciel avant-gardiste, Arch n'est probablement pas pour vous.

Cela ne veut pas dire que les débutants ne peuvent pas utiliser Arch, mais ça signifie vraiment qu'ils auront besoin d'être prêts à apprendre plus qu'Ubuntu ne leur demande. Et, pour ceux qui se demandent pourquoi qui que ce soit voudrait utiliser Arch, je vais énumérer mes raisons de la préférer. D'abord, il me donne un contrôle fin sur les programmes installés, l'espace utilisé et les ressources de mon PC ; ensuite, il offre un système d'avant-garde (et, avec le bon savoir-faire, un système très stable) ; et, enfin, il procure un accès facile aux logiciels tiers via le AUR (Arch User Repository - Dépôt des utilisateurs d'Arch). Maintenant passons à l'installation elle-même.

Outils requis : $ Vous aurez besoin de télécharger une image ISO ici : http://www.archlinux.org/download/ (pour cet article, j'ai utilisé le archlinux-2010.05.coredual.iso, qui peut tourner sur à la fois i686 (32 bits) et x86_64 (64 bits)). $ Le guide du débutant (c'est un wiki qui sera extrêmement utile si je vais trop vite ou si vous voulez une meilleure explication sur certains points) : https://wiki.archlinux.org/index.php/Beginners%27_Guide. $ VirtualBox $ Une machine virtuelle avec les caractéristiques suivantes : 512 Mo de RAM (ou plus ou moins, mais j'aime les 512 Mo). 8 Go ou un disque plus grand. 32 bits ou 64 bits (à vous de décider ce que vous voulez faire tourner).

Étape 1 Démarrez la machine et choisissez l'image ISO téléchargée d'Arch Linux. Une fois le menu chargé, choisissez l'architecture souhaitée et attendez son démarrage. Une fois démarrée, authentifiez-vous avec « root » (sans mot de passe). À ce stade, je vous recommande vivement d'être à l'aise avec la ligne de commande et de créer des partitions avec fdisk si vous voulez partitionner le disque manuellement, car je ne me suis jamais habitué à cfdisk. Si vous voulez l'essayer, allez-y (après tout ce n'est qu'une machine virtuelle). Si vous avez besoin d'aide pour fdisk, allez vois mon article C&C du FCM41 (page 5). Vous devrez aussi lancer la commande « km » pour modifier la disposition des touches de votre clavier (si ce n'est pas un clavier US qwerty) avant de continuer l'installation. Si vous choisissez de lancer km, suivre les instructions est assez simple (repérez l'agencement de votre clavier) et ensuite on vous demandera de choisir une police pour la console. Je choisis la « default8x16 », mais libre à vous d'expérimenter.

Étape 2 Démarrez l'installeur en lançant : /arch/setup

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Étape 3 Il faut d'abord faire « choose a source » [Ndt : choisir un médium d'installation]. En fait, vous pouvez choisir si vous voulez installer les paquets à partir du CD (probablement pas très récents) ou à partir d'un serveur. Je préfère l'installation par le réseau, car cela évite les mises à jour après l'installation. Il faut juste choisir « net », suivre les instructions pour se connecter à Internet en utilisant le contrôleur Ethernet (choisir « yes » quand il demande d'utiliser DHCP — au moins pour la machine virtuelle ; si vous décidez de l'installer sur un PC réel, vérifiez les paramètres d'abord). Choisissez aussi un miroir près de chez vous pour raccourcir le temps de téléchargement et éviter le miroir officiel archlinux.org, car il est restreint (limité à 50 Ko/s en téléchargement, je crois).

Étape 4 Maintenant vous devez régler l'heure du système. Mes ordinateurs sont habituellement réglés sur l'heure locale (pas UTC), ce que Windows utilise, je crois. Une fois que vous avez choisi le fuseau horaire et l'heure locale, l'ordinateur vous affichera ce qu'il pense être votre heure. Si c'est correct, vous pouvez continuer. Sinon, vous pouvez utiliser ntp pour la mettre à jour via Internet ou l'ajuster manuellement (si vous faites une installation par le réseau, l'option ntp est vraiment la meilleure).

Étape 5 C'est le moment de choisir la configuration que vous voulez pour vos disques durs. Si vous les avez déjà partitionné via fdisk, vous avez juste besoin de faire correspondre manuellement les points de montage aux partitions et, si vous voulez seulement la manière rapide et facile, choisissez « auto-prepare », et choisissez les tailles correctes pour chaque partition. Le réglage par défaut (256 Mo) sera très bien pour /boot, car elle ne contient que peu d'informations et swap devrait mesurer 1,5 à 2 fois la taille de votre RAM, mais, pour la machine virtuelle (à cause de l'espace limité), — ou sur la plupart des systèmes modernes (à cause de la quantité de RAM dans les systèmes actuels) — vous n'aurez pas besoin de swap et vous pouvez choisir la valeur que vous voulez — je crois que la valeur par défaut pour notre machine virtuelle sera encore de 256 Mo. Puis on vous demandera de choisir la taille de votre partition racine ; ce n'est pas votre /home ! En général, je me contente d'une partition de 10-20 Go sur les PC physiques pour la racine ; le PC sur lequel j'écris a 19 Go d'espace sur le système de fichiers racine et 7,5 Go sont encore libres après deux ans d'existence. Dans le cas d'une machine virtuelle, je donnerais autant d'espace que possible à /root (tant que vous êtes en dessous de 10 Go), car vous ne stockerez pas autant que d'habitude dans le /home d'une machine virtuelle. L'espace restant va alors (dans le mode auto-prepare) dans votre /home, là où vous aurez vos fichiers de configuration, vos documents, images, films, vidéos, téléchargements, etc., et dans ce cas il devrait être raisonnablement grand sur un PC réel (le mien a 55 Go, avec 22 Go encore libres). Comme je l'ai dit plus haut, dans le cas d'une machine virtuelle, vous n'avez pas vraiment besoin de plus (à moins que vous ne prévoyiez de l'utiliser comme un système à part entière, auquel cas vous aurez besoin d'une image disque plus grande !).

Étape 6 En général, j'installe tout le paquet de « base » (c'est obligatoire), et les programmes supplémentaires suivants : gcc - utilisé pour compiler les programmes C (utiles si vous voulez utiliser des paquets AUR). fakeroot - là encore, nécessaire pour les paquets d'AUR. autoconf - comme fakeroot et gcc. automake - comme ci-dessus. make - voir ci-dessus. patch - voir ci-dessus. ca-certificates - une collection de certificats pour les sites https et d'autres paramètrages de sécurité très utiles (bbs.archlinux.org nécessite un de ces certificats). dbus-core - nécessaire pour HAL. glib2 - nécessaire pour un grand nombre de programmes. inetutils - propose des outils très utiles à base d'internet (telnet, etc.). kernel26-headers - nécessaire pour compiler des programmes. links - navigateur web en ligne de commande (au cas ou vous auriez à chercher quelque chose en cours de configuration). mkinitcpio-busybox - la version la plus récente de mkinitcpio (qui crée les images de démarrage qu'Arch utilise). netcfg - un programme très utile pour les réseaux sans fil. openssh - fournit un client SSH. sudo - vous permet de lancer des programmes en tant que root à partir de votre compte utilisateur (très utile, souvenez-vous de le configurer à partir du compte root d'abord !). xz - le nouveau format de paquets pour les miroirs (.pkg.tar.xz) fait de celui-ci une nécessité (il serait installé dès la première mise à jour de toute façon, mais ce qui est fait est fait).

Tous les paquets sont dans la longue liste qui apparait dans la deuxième étape de « select packages ».

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Étape 7 Installez les paquets (aucune véritable intervention de l'utilisateur n'est nécessaire ici).

Étape 8 Configurez le système. C'est l'étape la plus difficile pour les débutants, car cela a un impact très fort sur votre système tout entier, en rendant les erreurs beaucoup plus perceptibles. On vous demandera quel éditeur de texte vous voulez utiliser. Je recommande nano pour les débutants ; pour ceux qui sont habitués à utiliser des éditeurs de texte du style IBM PC, JOE peut être le mieux ; et vi est pour ceux qui sont à l'aise avec lui. Étapes de base : $ Ajoutez les informations de votre zone horaire et/ou votre horloge matérielle dans le fichier rc.conf (hardwareclock=UTC ou localtime). $ Déterminez l'agencement de votre clavier s'il n'est pas standart (ex : de ou de-latin1 pour les claviers allemands) ; là encore dans le fichier rc.conf. $ Choisissez un nom de machine (hostname) pour votre ordinateur dans le réseau dans votre rc.conf [Ndt : /etc/hosts]. Et assurez-vous que le même nom est à la fin de la ligne portant le mot localhost (ou sur une ligne séparée, comme ci-dessous). Si c'est mal fait cela peut conduire à des performances réseau déplorables et/ou des programmes ralentis.

# # /etc/hosts: static lookup table for host names # #<ip-address> <hostname.domain.org> <hostname> 127.0.0.1 localhost.localdomain localhost 127.0.0.1 Monster.mydomain.com Monster

$ Dans le fichier mirrorlist, enlevez le commentaire (retirez le caractère « # ») de tous les serveurs du pays où vous vivez (ce qui rendra les mises à jour beaucoup, beaucoup plus rapides). $ Déterminez un mot de passe pour root.

Une fois que vous aurez fait tout cela, prenez un moment pour noter les autres fichiers figurant ici, vous pourrez ainsi les retrouver plus tard s'il vous faut les ajuster (d'habitude c'est écrit dans le wiki, mais ça ne prend presque pas de temps).

Étape 9 Installez le bootloader (l'amorçeur). Là vous allez sûrement vouloir installer GRUB, puisque chaque utilisateur d'Ubuntu le connaît. Une fois que vous aurez choisi un programme, on vous demandera de vérifier la configuration (là vous pouvez ajouter des informations pour un deuxième système d'exploitation, modifier les valeurs par défaut, etc.), et ensuite vous aurez besoin de choisir le disque principal sur lequel vous voulez installer GRUB (sauf si vous l'installez sur une partition, mais là vous devriez savoir ce que vous faites !). Pour la machine virtuelle, choisissez « /dev/sda », ou toute autre valeur présente sans numéro de partition.

Voilà, cela traite à peu près toute l'installation de Arch Linux dans Virtual Box. Vous aurez maintenant besoin de décider de prendre un environnement de bureau ou un gestionnaire de fenêtres, et installer le logiciel requis (tout est expliqué vraiment précisément dans le Guide du Débutant cité ci-dessus). Amusez-vous bien ! Pour finir, le mois prochain j'ai pour but de décrire Xen dans un environnement Debian, suite à la demande d'un lecteur ; à moins de complications imprévues (désolé, je n'ai pas pu le faire ce mois-ci !). Si vous avez des questions ou des demandes, n'hésitez pas à m'envoyer un courriel : lswest34@gmail.com. Merci d'inclure dans le sujet Virtualization ou FCM.

Lucas a appris tout ce qu'il sait en endommageant régulièrement son système et en n'ayant alors plus d'autre choix que de trouver un moyen de le réparer. Vous pouvez lui écrire à : lswest34@gmail.com.

issue42/virtualisation.txt · Dernière modification : 2012/06/06 17:01 de lowje