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issue52:femmes

Cuddlier, Friendlier FOSS Projects: Good for Diversity, Good for Everybody! Karen Rustad Hello! Today, I'm writing about diversity in free and open source software (FOSS). No, please don't run away! When I hear people talking about improving “the ratio” in FOSS communities, the issue usually is framed as an issue of social justice. We have a fundamental belief that FOSS ought to be egalitarian and pen to all, yet it is clear that some types of people participate much, much more than others. Groups like buntu Women, the Ada Initiative, and others, exist to determine and rectify the many causes of that inequality.

Des projets FOSS (Free and Open Source Software ou des Logiciels libres) plus câlins et plus amicaux : Bon pour la diversité, bon pour tout le monde ! Karen Rustad

Bonjour ! Aujourd'hui j'écris au sujet de la diversité dans les Logiciels libres (FOSS).

Je vous en prie, ne fuyez pas !

Quand j'entends des gens discuter de l'amélioration du « ratio » dans les communautés FOSS, la question est habituellement présentée comme un problème de justice sociale. Nous croyons fermement que les Logiciels libres devraient être égalitaires et ouverts à tous, mais il est évident que certains types de personnes y participent beaucoup plus que d'autres. Des groupes comme, notamment, Femmes d'Ubuntu (Ubuntu Women) ou l'Ada Initiative existent pour essayer de déceler et de rectifier les nombreuses causes de cette inégalité.

However, for many of us, discussions of diversity issues in FOSS (like the feminism “f-word” and other social justice issues in the world at large) have taken on a dreary, dismal air—invoking a gigantic, depressing, unsolvable mess that no individual could ever hope to fix. It seems every good FOSS conference these days has its Obligatory Diversity Talk where the speaker points at FOSS's dismal diversity statistics and particular examples of bad behavior from over the last year, everyone leaves feeling guilty and despairing, and no one develops the energy to try to improve things. But making FOSS more diverse doesn't have to be boring, or terrifying, or impossible! And it's not all about insensitive conference presenters with porn stills or idiotic jokes in their slide decks. There are FOSS projects, and user groups, with gender ratios far better than the average—for example, in 2009 a successful outreach program took the SF Ruby meetup group from two percent women to eighteen percent in a single year, and they continue to grow. A major key to practically addressing FOSS's diversity problem is that it isn't (just) about bringing more people belonging to group X into your project. It's about making projects not merely available to but enthusiastically, proactively welcoming of outsiders and newcomers generally.

Cependant, pour beaucoup d'entre nous, les discussions des problèmes autour de la diversité dans le Libre (comme le « f-word » - le mot Féminisme même - et d'autres problèmes de justice sociale un peu partout dans le monde) adoptent un air maussade et lugubre qui suggère une pagaille énorme et déprimante, sans solution, qu'aucun individu ne pourrait jamais rectifier. J'ai l'impression qu'à toute bonne conférence FOSS aujourd'hui, il y a une Présentation obligatoire sur la diversité où l'intervenant pointe du doigt les statistiques minables de la diversité dans le Libre ainsi que des exemples spécifiques de comportement indésirable au cours de l'année passée, les gens partent avec un sentiment de culpabilité et désespoir et personne ne développe l'énergie nécessaire pour essayer d'améliorer les choses.

Mais rendre le Libre plus divers n'est pas forcément ni ennuyeux, ni terrifiant, ni impossible ! Et cela concerne beaucoup plus que les conférenciers qui font preuve d'un manque de respect flagrant avec des photos pornographiques ou des plaisanteries idiotes parmi leur diapos. Des projets FOSS et des groupes d'utilisateurs existent avec une proportion hommes-femmes bien meilleure que la moyenne - par exemple, en 2009 un programme réussi de sensibilisation a amené le groupe de rencontres (« meetup group ») Ruby à San Francisco de 2% à 18 % de femmes au cours d'une seule année et leur participation augmente encore. Une solution importante et pragmatique au problème du manque de diversité dans le Libre est de reconnaître qu'il ne s'agit pas (simplement) de trouver comment faire venir plus de gens appartenant au groupe X à votre projet. Il s'agit de leur rendre les projets non seulement accessibles, mais d'accueillir avec enthousiasme et de façon pro-active les étrangers et, plus généralement, les nouveaux venus.

Let me be clear: sexist (and racist and otherwise biased) incidents, whether large or small, are bad, and they give FOSS a bad name. However, many of the impediments to more women (and other groups, though my research is mostly on women in FOSS) getting involved in FOSS are far more subtle. These little obstacles, prerequisites, and annoyances accumulate to have their effect - molehills becoming mountains. They repeatedly filter the set of potential FOSS contributors such that nearly everyone who does manage to join the community comes from the extreme, rarefied end of the bell curve in several dimensions – not just gender or ethnicity, but also things like personality and skill set. Because these obstacles are individually small, though, they are highly solvable. First, you're more likely to get involved in FOSS if you have a friend who's already involved, especially if he or she is willing to mentor you. For most FOSS projects, spread through friendship networks is practically the extent of any active “recruitment” whatsoever. Given FOSS's existing demographic profile, and the fact that usually our friends resemble ourselves, this sort of recruitment is unlikely to bring in a more diverse contributor set.

Que je sois claire : les incidents sexistes (et racistes et autres -istes), qu'ils soient importants ou négligeables, sont mauvais et jettent le discrédit au Libre. Toutefois, beaucoup des obstacles qui empêchent l'implication dans le Libre de davantage de femmes (et d'autres groupes, quoique mes recherches concernent principalement les femmes dans le FOSS) sont bien plus subtiles. Ces petits obstacles, pré-requis et irritations s'accumulent pour agir - de petites tracasseries se transformant en murs insurmontables. Ils filtrent encore et encore l'ensemble des contributeurs potentiels au Libre de telle façon que la quasi-totalité des gens qui arrivent à rejoindre la communauté vient de l'extrémité raréfiée de la courbe en cloche dans plusieurs domaines - pas seulement celui de leur sexe ou leur appartenance ethnique, mais aussi des choses comme leur personnalité et leurs compétences. Parce que, pris individuellement, ces obstacles sont minimes, ils peuvent toutefois être éliminés facilement.

D'abord, il y a plus de chances pour que vous vous impliquiez dans le Libre si vous avez un(e) ami(e) qui s'y implique déjà, surtout si elle ou il veut bien vous servir de mentor. Pour ce qui concerne la plupart des projets FOSS, les réseaux d'amitié se présentent comme presque le seul réservoir pour le « recrutement » actif. Étant donné le profil démographique actuel du Libre et le fait que nos amis ont tendance à nous ressembler, ce genre de recrutement ne risque pas d'amener un ensemble d'utilisateurs plus diversifiés.

Second, most FOSS projects are infamous for having poor documentation, not just for users but also for developers, and insufficient mentorship resources to make up for it. The lack of good docs suits people who have lots of free time (flailing around trying to get a working dev install running with crappy docs is very time consuming!); are highly confident in their technical prowess and problem-solving abilities (irrespective of their actual level of skill or experience); and who have already contributed to other FOSS projects and are familiar with their tools and conventions. Women as a class have less leisure time than men, tend to be less confident in their technical abilities than equally-skilled men, and, as already stated, are less likely to already be involved in FOSS. Finally, the usual FOSS project suits new contributors who are highly assertive, extremely persistent, and have a thick skin. Anyone who has enthusiastically submitted a patch to a new project, only to see it languish for weeks and find themselves practically begging an aloof project maintainer to review it, can speak of the frustrated, draining feelings that can be inflicted by a FOSS community unwelcoming of newcomers. Vicious flame wars, endless arguing over trivial features, and other inappropriate-yet-common behaviors in FOSS projects, are similarly discouraging to newcomers of any sort, but especially those who already feel like outsiders for demographic or other reasons.

Ensuite, la plupart de projets FOSS sont tristement célèbres pour leur documentation insuffisante, pas uniquement pour les utilisateurs, mais aussi pour les développeurs, et il n'y a pas assez de mentors pour remédier à cet inconvénient. Le manque d'une bonne documentation convient bien aux gens qui ont plein de temps libre (essayer par tous les moyens de faire fonctionner une installation « dev » à l'aide d'une documentation minable prend beaucoup de temps !) ; aux gens qui sont vraiment convaincus qu'ils sont des as de la technologie et qui font confiance à leurs capacités de résoudre des problèmes (quel que soit le véritable niveau de leurs compétences et leur expérience) ; à ceux qui ont déjà contribué à d'autres projets Libres et connaissent leurs outils et leurs conventions. L'ensemble des femmes ont moins de loisirs que les hommes, font moins confiance à leurs compétences techniques que les hommes d'un même niveau et, comme je l'ai déjà dit, ont moins de chances d'avoir été déjà impliquées dans le FOSS.

Enfin, les projets ordinaires du Libre conviennent bien aux nouveaux contributeurs qui sont particulièrement dynamiques, extrêmement persévérants et ont la peau dure. Quiconque a soumis avec enthousiasme un patch correctif pour le voir ignoré pendant des semaines et se retrouver alors en train d'en mendier l'évaluation auprès d'un gestionnaire de paquet qui se veut émotionnellement distant, peut parler des sentiments de frustration épuisants causés par une communauté FOSS peu accueillante envers les nouveaux venus. Des échanges de messages hostiles et traîtres, des discussions sans fin de trucs sans importance et d'autres comportements inadaptés, mais usuels, dans les projets du Libre découragent aussi tous les nouveaux venus, mais surtout ceux qui se sentent déjà étrangers pour des raisons démographiques ou autres.

Veteran contributors sometimes tend to see FOSS' difficulty, obscurity, and antagonism as a sort of hazing ritual, with the belief that anyone worth keeping around in the community will soldier on despite them. Certainly, holding that belief is easier than the work it would take to clean up long-standing bad behavior in a given FOSS project. Either way, these characteristics turn away new contributors of all sorts, and especially tend to filter out women and other FOSS minorities. The lifeblood of any major free software project is new contributors. New contributors provide fresh insight and energy, take on bugs and feature requests that old hands may have burnt out on, and increase your project's sustainability over time. It happens to be the case that most of the potential contributors out there—most of the people who could be making your project more awesome, but for various reasons aren't—probably don't look exactly like you. The flip side of women making up only five percent of Ubuntu contributors is that if that proportion were shifted—if women suddenly made up ten percent of contributors, or the 20 to 30 percent ratio of the tech industry generally—that shift would represent hundreds or thousands more people, period, contributing to Ubuntu.

Des contributeurs aguerris tendent parfois à voir les difficultés, l'obscurité et l'antagonisme du Libre comme une sorte de bizutage, croyant que quiconque qui vaut le coup d'être accueilli continuera leur bonhomme de chemin malgré tout. Certes, entretenir une telle croyance est plus facile que de rectifier un - mauvais - comportement qui dure depuis longtemps dans un projet Libre donné. Quoi qu'il en soit, ces caractéristiques rebutent les nouveaux contributeurs de tous types et tendent surtout à éliminer les femmes et les autres minorités du Libre.

La vitalité de tout projet majeur du Libre se trouve dans les nouveaux contributeurs. Les nouveaux contributeurs apportent une vision et une énergie nouvelles, acceptent de s'attaquer aux bogues et aux demandes de fonctionnalités qui ont pu causer des cas d'épuisement professionnel chez les vétérans et augmentent la viabilité de votre projet dans la durée. Il se trouve que la plupart des contributeurs potentiels qui existent - la plupart des gens qui pourraient être en train de rendre votre projet encore plus génial, mais pour des raisons diverses n'y travaillent pas - ne sont sans doute pas exactement comme vous. L'envers d'une participation de 5% des femmes parmi les contributeurs Ubuntu est que, si cette proportion augmentait - si, tout d'un coup, les femmes atteignaient 10 % des contributeurs, ou de 20 à 30 % comme dans l'industrie de la technologie en général - ce changement représenterait des centaines ou des milliers de personnes additionnelles qui contribueraient à Ubuntu.

Focusing on under-represented groups within a FOSS project makes sense - not just as a matter of justice or a means of correcting implicit biases in the product and/or the community surrounding it. Under-represented groups in FOSS are your project's biggest recruitment opportunity. And, the awesome hilarious secret is: outreach and friendliness efforts don't just make your project more likely to attract more female contributors (or whatever target demographic you had in mind); they put your project in a better position to recruit people who don't fit the usual FOSS contributor stereotype in any number of ways: non-coders, GLBT people, usability gurus, non-white people, primary caregivers, blue-collar workers, non-English speakers, shy people, artists, people with disabilities, product managers, residents of non-Western countries, and any number of other diversity dimensions. Think for a moment: if you were in charge of a Habitat for Humanity chapter, or a church Sunday School, or a university club, how would you try to recruit and integrate new volunteers? Normal humans like to be welcomed and shown how they can be useful. There's no reason FOSS projects can't do that for people. Here are a few suggestions for making your project more welcoming: Trumpet the fact that you want new people. Provide mentors, resources, and special newbie-centric events to show new contributors the ropes. Keep a damper on negativity and hostility in your project's communication channels.

Se concentrer sur des groupes sous-représentés au sein d'un projet du Libre a du sens - et non pas seulement en tant que question de justice ou comme une façon de corriger des préjugés implicites dans le produit et/ou dans la communauté qui l'entoure. Des groupes sous-représentés dans le Libre représentent votre meilleure chance de recruter du monde. Et le secret génial et hilarant est : des efforts de sensibilisation et d'amitié ne rendent votre projet plus attirant que pour les contributeurs femmes (ou toute autre cible démographique à laquelle vous pouvez penser ; ils améliorent de pas mal de façons le positionnement de votre projet dans le domaine du recrutement de gens qui ne se conforment pas au stéréotype habituel d'un contributeur FOSS : des gens qui ne savent pas coder, des membres de la communauté GLBT, des gourous de la convivialité, des personnes de couleur, des principaux dispensateurs de soins, des ouvriers, des non anglophones, des timides, des artistes, des personnes handicapées, des responsables produits, des résidents de pays non-occidentaux… La diversité a un nombre infini de dimensions.

Réfléchissez-y un instant : si vous étiez responsable d'un chapitre local de l'organisation Habitat pour l'humanité, ou de l'École de dimanche d'une église, ou d'un club universitaire, comment feriez-vous pour recruter et intégrer de nouveaux bénévoles ? Les êtres humains ordinaires aime bien être accueillis et entendre comment ils peuvent aider. Rien n'empêche les projets FOSS d'agir ainsi envers les gens.

Voici quelques suggestions pour rendre votre projet plus accueillant : Annoncez partout que vous avez besoin de nouveaux. Fournissez des mentors, des ressources et des événements spéciaux pour les nouveaux contributeurs où ils pourront apprendre le « métier ». Mettez en sourdine la négativité et l'hostilité dans les communications.

I am a contributor to the OpenHatch project, and we are one community you can turn to if you are wondering how to make those changes. We help projects run outreach events and highlight good tasks for newcomers, and those efforts have resulted in new contributors connecting with projects across FOSS. You can find us in #openhatch on irc.freenode.net, use our web tools at http://openhatch.org/, and read about our events at http://openhatch.org/wiki/Events. Whether or not you reach out to us, I hope that you try brainstorming and implementing ways to make your project more friendly and welcoming: the FOSS community's ability to grow both in absolute terms and in terms of diversity depends on it! Based on my paper “'Suck It Up, Princess': Outreach and Diversity in FOSS Communities” — http://littlegreenriver.com/stuffs/Outreach-Diversity-FOSS.html

Je suis contributrice au projet OpenHatch [Ndt : qui a pour objectif d'apprendre au nouveaux comment s'impliquer dans le FOSS] et nous formons une communauté vers laquelle vous pouvez vous tourner si vous vous demandez comment changer les choses. Nous aidons les projets à organiser des événements de sensibilisation et à mettre en valeur les travaux qui sont adaptés pour les nouveaux venus ; le résultat de ces efforts est que les nouveaux contributeurs ont pu rejoindre des projets dans tous les domaines du Libre. Vous pourrez nous trouver dans #openhatch sur irc.freenode.net, utiliser nos outils web à http://openhatch.org/ et vous tenir informé de nos événements à http://openhatch.org/wiki/Events.

Que vous fassiez appel à nous ou non, j'espère que vous essayerez de faire du brainstorming (« remue-méninges ») et rendre votre projet plus accueillant et plus convivial : la croissance de la communauté FOSS, dans l'absolu et dans le domaine de la diversité, en dépend !

Basé sur mon article « “Suck It Up, Princess” : Outreach and Diversity in FOSS Communities » — http://littlegreenriver.com/stuffs/Outreach-Diversity-FOSS.html

issue52/femmes.txt · Dernière modification : 2011/10/22 11:36 de andre_domenech