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issue64:monhistoire

There I am, keyboard on my lap, feet propped up, energy drink at the ready, and a mass of Hot Pockets in the freezer singing their alluring siren song. I agree with the Hot Pockets that yes, I will meander over there and select one of you for consumption as soon as I finish one more paragraph; I’m writing a research paper at the time. When, suddenly, staring deeply into my disposition is the lovely blue screen of death. Yet again, Windows had managed to perfectly time a system crash when I’m in the zone. My cat, Penelope, jumps up onto the computer desk, blinks softly, and meows as if to say, “You know what to do.” Now, I’m a systems engineer who manages a few persistently connected network segments of which all servers run a flavor of Linux. I’m a fanatic. I’ve often wondered why is it that my own house is run by Windows? It’s some sort of paradox. I opine that it must be because I share out folders to stream to my Xbox. I then decide folder streaming is a weak excuse – I pet Penelope, sip my energy drink, and get to work.

Me voici, clavier sur les genoux, les pieds sur mon bureau, une boisson énergisante à portée de main, et une masse de Hot Pockets [NDT: sorte de petit pain fourré à la viande en sauce, plusieurs saveurs] dans le congélateur m'appelant de leur chant de sirène séduisant. Je suis d'accord avec les Hot Pockets que, oui, je vais y aller en flânant et choisir l'un d'entre eux pour le manger dès que j'aurai terminé un autre paragraphe ; j'écris un article de recherche. Quand, tout à coup, regardant fixement mon travail, survient le joli petit écran bleu de la mort. Encore une fois, Windows a réussi à planifier un plantage du système au poil, juste au moment où mon travail avance parfaitement. Mon chat, Pénélope, saute sur le bureau de l'ordinateur, cligne doucement des yeux et miaule comme pour dire : « Tu sais quoi faire. »

Il se trouve que je suis un ingénieur système qui gère quelques segments de réseau connectés en permanence dont tous les serveurs tournent sous une saveur de Linux. Je suis un fan. Je me demande souvent pourquoi ma propre maison est gérée par Windows ? C'est une sorte de paradoxe. J'avoue que ce doit être parce que je partage des dossiers pour les lire sur mon Xbox. Alors, je décide que le streaming de dossiers est une excuse peu convaincante ; je caresse Pénélope, sirote ma boisson énergétique et me mets au travail.

It goes like this: bounce PC, backup files, select Hot Pocket, put Hot Pocket into microwave, download Ubuntu 12.04, burn to disk, retrieve Hot Pocket, retrieve extra Fire Sauce packets, bounce PC, boot to CD, squirt sauce into halved pocket, bite into still-too-hot Hot Pocket and chew from one side of my mouth to the other. I get to the partition manager of the Ubuntu installation and nefariously say to the Windows partition, “Goodbye Windows, I want to say it was a good run, but no, you ruined my life.” It is at that point I part ways with Windows and gleefully begin upon, as the American Constitution iterates I’m allowed to do, my pursuit of happiness. What follows is: install proprietary drivers, install Guake, finish Hot Pocket, install Wine, install Foxit Reader, install VirtualBox, pet Penelope, install Chrome, install Opera, configure Ubuntu One, pull down Hotot ppa, configure AskUbuntu lens, finish energy drink, synchronize browsers, marvel at my shiny new installation while quoting Dr. Frankenstein, “It’s alive! Alive!”

Ça se passe ainsi : je redémarre le PC, sauvegarde les fichiers, choisis un Hot Pocket, enfourne le Hot Pocket dans le micro-ondes, télécharge Ubuntu 12.04, grave le disque, récupère le Hot Pocket, retrouve des dosettes supplémentaires de sauce piquante, redémarre le PC, démarre sur le CD, mets de la sauce dans le pain fendu en deux, mords dans le Hot Pocket encore trop chaud et mâche d'un côté à l'autre de la bouche. J'arrive au gestionnaire de partition de l'installation d'Ubuntu et je dis de manière infâme à la partition Windows : « Adieu Windows, j'aurais voulu te dire que nous avons passé de bons moments, mais non, tu as gâché ma vie. » C'est à ce moment-là que je me sépare de Windows et commence allègrement, comme je suis autorisé à le faire par la Constitution américaine, ma quête du bonheur.

Ensuite : j'installe les pilotes propriétaires, installe Guake, termine le Hot Pocket, installe Wine, installe Foxit Reader, installe VirtualBox, caresse Pénélope, installe Chrome, installe Opera, configure Ubuntu One, télécharge Hotot ppa, configure la loupe AskUbuntu, finis la boisson énergétique, synchronise les navigateurs et m'émerveille devant ma nouvelle installation qui brille tout en citant le Dr Frankenstein : « Il est vivant ! Vivant ! »

To solve the issue of Xbox streaming, I snatch my XP Pro disk and say to it, “We meet again”. I reluctantly install a Windows virtual machine. The idea here is that, when I need it, I’ll detach my external drive from Ubuntu and attach it to the virtual Windows machine. Streaming conundrum solved. However, there was one issue I did not previously consider; my wife. My wife lugs around her Windows laptop all over the house, sometimes settling on the couch to have tea, read the news, surf the web for cosmetics, and upload pictures. Seemingly she is happy with Windows apart from the occasional, “This thing seems to get slower by the day.” Though she has a laptop, our central desktop is what she uses for Xbox streaming when she is in the mood to watch anime on the big screen (which is often). She certainly has never seen any version of Linux nor would she understand how to deal with virtual machines.

Pour résoudre le problème de diffusion vers la Xbox, je saisis mon disque XP Pro et lui dis : « À nous deux. » J'installe à contrecœur une machine virtuelle Windows. L'idée ici est que, quand j'en aurai besoin, je retirerai mon disque dur externe d'Ubuntu et le monterai dans la machine virtuelle Windows. L'énigme du streaming est résolue. Cependant, il y avait une question que je n'avais pas encore examinée, ma femme.

Ma femme transporte son ordinateur portable Windows partout dans la maison, parfois s'installant sur le canapé pour prendre le thé, lire les nouvelles, surfer sur le web pour des cosmétiques et publier des photos. Apparemment, elle est heureuse avec Windows, mis à part les occasionnels : « Ce truc semble aller plus lentement de jour en jour. » Même si elle a un ordinateur portable, notre ordinateur de bureau central est ce qu'elle utilise pour diffuser sur la Xbox quand elle est d'humeur à regarder des dessins animés sur un grand écran (ce qui est souvent le cas). Elle n'a certainement jamais vu une quelconque version de Linux, ni ne saurait quoi faire de machines virtuelles.

About the time I realize this, she is walking down the stairs, freshly awake from our previous night’s anime marathon, laptop in hand. The conversation goes something like this: “Good morning.” “Good morning.” “Whatcha doing?” “Fixing the computer.” “What happened?” “I suspect memory crash maybe.” “I don’t know what that means but okay. How did you fix it?” “Install Ubuntu.” “Uhboontu, that’s a funny word. What is that?” “A miracle on a disk.” “Can I see?” “Yep.” Silence. I’m nervous. She says, “I don’t get it.” I say, “It fixed the computer, remember.” “It’s different than mine.”

Au moment où je comprends cela, elle descend l'escalier, fraîchement éveillée du marathon de dessins animés japonais de notre nuit précédente, le portable à la main. La conversation ressemble à ceci : « Bonjour. » « Bonjour. » « Tu fais quoi ? » « Je répare l'ordinateur. » « Qu'est-il arrivé ? » « Je soupçonne une panne de mémoire peut-être. » « Je ne sais pas ce que cela signifie, mais bon. Comment l'as-tu réparé ? » « J'ai installé Ubuntu. » « OuBounTOu, c'est un drôle de mot. Qu'est-ce que c'est ? » « Un miracle sur un disque. » « Je peux voir ? » « Ouais. » Silence. Je suis nerveux. Elle dit : « Je ne le comprends pas. » Je dis : « Il a réparé l'ordi, rappelle-toi. » « C'est différent du mien. »

“Correction, better than yours. May I show you why?” “I’ll never understand why you just can’t leave things alone.” “But it fixed the computer,” and now I’m ready for a beat-down. She’s moving the mouse around and asks, “Can I surf the Internet?” “Yes. It has Firefox.” (That’s her favorite browser). “Can I upload pictures?” “Yes.” I hit the super-key, type Shotwell, show her, and lock it to the launcher. “Can I listen to my music?” “Yes” I hit the super-key, type Rhythmbox, show her, and lock it to the launcher. “Then I trust you.” Relief. “Wait, one more question.” Nervousness. “Can I stream anime?”

« Correction, meilleur que le tien. Je peux te montrer pourquoi ? » « Je ne comprendrai jamais pourquoi tu ne peux pas laisser les choses telles qu'elles sont. » « Mais il a réparé l'ordinateur », et maintenant je suis prêt pour l'assaut final. Elle déplaçe la souris et demande : « On peut surfer sur Internet ? » « Oui. Il a Firefox. » (C'est son navigateur préféré). « On peut charger des images ? » « Oui. » J'appuie sur la touche super, tape Shotwell, le lui montre et le verrouille sur le lanceur. « Je peux écouter ma musique ? » « Oui. » J'appuie sur la touche super, tape Rhythmbox, le lui montre et le verrouille sur le lanceur. « Alors je te fais confiance. » Soulagement. « Attends, j'ai une autre question. » Nervosité. « Je peux diffuser des dessins animés japonais ? »

I say, “Yeah, about that,” and begin scratching my head in thought about how to best explain a virtual machine – when I have an epiphany. Her laptop is STILL Windows! I continue, “Give me a few minutes and I’ll show you how.” Install Samba, create share. “Let me see your laptop honey.” Permanently mount network drive, configure Windows Media Center to point to network share. “See, now you can just download and stream from your laptop!” “That’s cool! How did you do that?” To which I deviously reply, “I didn’t, Ubuntu did. Told you it’s better.” About a week goes by and everything is working great; I’m walking down the stairs post-anime marathon when I notice my wife on the couch staring inquisitively into the screen of her laptop. To my delicious surprise I notice her Windows taskbar had been moved from the bottom of the screen to the left side of the screen. Elation warmed over me. She was attempting to mimic Unity on a Windows machine. She looks at me, “Good morning.”

Je dis : « Oui, à ce propos… » et commence à me gratter la tête pour réfléchir à la meilleure façon d'expliquer une machine virtuelle : quand j'ai une illumination. Son portable est toujours sous Windows ! Je continue : « Donne-moi quelques minutes et je vais te montrer comment faire. » J'installe Samba, crée un partage. « Je peux voir ton portable, Chérie ? » Je monte un lecteur réseau de manière permanente et configure Windows Media Center pour pointer vers le partage réseau. « Tu vois, maintenant tu peux simplement télécharger et diffuser à partir de ton ordi portable ! »

« C'est chouette ! Comment as-tu fais ça ? »

Ce à quoi je réponds sournoisement : « Je ne l'ai pas fait, Ubuntu l'a fait. Je t'avais dit qu'il était meilleur. »

Environ une semaine se passe et tout fonctionne très bien ; je descends l'escalier après le marathon de dessins animés japonais, quand je vois ma femme sur le canapé fixant l'écran de son ordinateur portable avec curiosité. À ma grande surprise, je remarque avec délices que la barre des tâches Windows a été déplacée du bas de l'écran vers le côté gauche de l'écran. L'exultation me fit chaud au cœur. Elle tentait d'imiter Unity sur une machine Windows. Elle me regarde : « Bonjour. »

“Good morning.” “I have a question.” “I have an answer.” She closes her laptop and gives it to me, “Can you make this Ubuntu?” Eureka!!! I say, “Uh, what, I don’t think I…what did you just say?” “Ubuntu, I’ve been reading about it and using yours, and you’re right, it is better.” Double Eureka!!! I say, “Well absolutely, my love.” And I go to work liberating her laptop from the clutches of the empire. Moral of the story: given some time, even the most novice user will come to find Linux is a much more pleasurable experience. It takes the vigilance and willingness on the part of us Linux aficionados to take the time to show its capability instead of arguing with people who just want to “keep it simple”, read news, surf the web, look at pictures, and stream a marathon’s worth of cute anime.

« Bonjour. » « J'ai une question. » « J'ai une réponse. » Elle ferme son portable et me le donne. « Tu peux me mettre Ubuntu ? » Eurêka !!! Je dis : « Euh, quoi, je ne pense pas que je… qu'est-ce que tu viens de dire ? » « Ubuntu, j'ai lu à son sujet et j'ai utilisé le tien, et tu as raison, c'est mieux. »

Double Eurêka !!! Je dis : « Bien sûr, mon amour. » Et je commence la libération de son ordinateur portable des griffes de l'empire.

Morale de l'histoire : avec un peu de temps, même le plus novice des utilisateurs en vient à trouver que Linux est une expérience beaucoup plus agréable. Il faut de la vigilance et de la volonté de notre part, nous, les aficionados de Linux, pour prendre le temps de montrer ses capacités plutôt que de discuter avec des gens qui veulent juste « avoir quelque chose de simple », lire les journaux, surfer sur le web, regarder des photos et diffuser des marathons de dessins animés japonais.

issue64/monhistoire.txt · Dernière modification : 2012/10/08 15:47 de cqfd93