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issue65:mon_histoire

When I got my first diode and resistor from my father when I was 11 years old, it was clear what I was going to be when I grew up. I tinkered about with all kinds of electronics including logic circuits from the Texas Instruments 74LS00 family chips (does anybody remember those?). At the university, somebody told me about something called a microprocessor. There was the Intel 8080, the Motorola 6800, and a new kind: the Zilog Z80 at a whopping 2.5 MHz! The Z80A runs even at 4 MHz ! Wow…. So I build my own computer from parts, with an enormous amount of memory: 16 K bytes. Dynamic memory of course, if I wanted to use static memory I could get only 4 Kbyte at the same price. Sensitive stuff though, dynamic memory. Without refresh, it could remember what I put in it for only a few seconds. I was happy to use an EPROM (Erasable Programmable Read Only Memory) to contain the OS, because a hard disk costs as much as a new car, and even the new 8 inch floppy drive costs a month salary. So I used a compact cassette drive to act as a floppy, slow, but it worked. Programming was done by hand in (hexadecimal) machine code, so I knew everything there is to know about the Z80, even the undocumented instructions! I made my own version of CP/M, the predecessor of DOS, from specifications. I impressed all the people around me with my printouts – did I have a print shop? But the screen was text only.

Lorsque mon père m'a offert ma première diode et résistance pour mes 11 ans, ce que j'allais devenir quand je serai grand devint évident. J'ai bricolé avec toutes sortes d'électroniques y compris des circuits logiques de la famille 74L500 des micro-plaquettes de chez Texas Instruments (est-ce que quiconque s'en souvient ?) À l'université, quelqu'un m'a parlé d'un truc qui s'appelait micro-processeur. Il y avait l'Intel 8080, le Motorola 6800 et une nouvelle sorte : le Zilog Z80 à un mirobolant 2,5 MHz ! Le Z80A fonctionne même à 4 MHz ! Waouh…

Je construis donc mon propre ordinateur pièce à pièce, avec une quantité énorme de mémoire : 16 Kbytes. De la mémoire dynamique, bien entendu, car, si je voulais utiliser de la mémoire statique je n'aurais eu que 4 Kbytes pour le même prix. N'empêche que la mémoire dynamique est très sensible. Sans la rafraîchir, elle se souvenait de ce que j'y avais mis pendant seulement quelques secondes. J'étais content d'utiliser une EPROM (Erasable Programmable Read Only Memory) pour le système d'exploitation, parce qu'un disque dur coûtait autant qu'une nouvelle voiture et même l'une des nouvelles disquettes de 8 pouces coûtait un mois de salaire. Je me suis donc servi d'un lecteur de cassettes à la place d'une disquette ; c'était lent, mais il fonctionnait. J'ai programmé à la main en langage machine (hexadécimal), ce qui signifie que je savais absolument tout sur le Z80, même les instructions qui ne paraissaient nulle part ! J'ai créé ma propre version de CP/M, le prédécesseur de DOS à partir des spécifications. Tout les gens autour de moi furent impressionnés par mes sorties imprimées - vous avez sans doute une imprimerie ? Mais l'écran n'affichait que du texte.

Then the world changed. At first there was the Atari 1040ST (Motorola 68000 processor at 16 MHz), and later the Atari Falcon (Motorola 68030 processor at 32 MHz) with a beautiful graphical interface (like Windows has, years later). Microsoft DOS and later Windows was rubbish (and it still is), so I refused to use it. But Atari went bust, and in the shops you could buy programs only for Windows, so at last I caved and I bought me a PC with Windows 98. A few years before that (1984), I got a job at a very large steelmaking company where I learned to program a very advanced type of computer, the Digital Equipment Corporation (DEC) PDP 11 with the RSX 4.5 operating system. I got this job because I had written programs in machine code, and they just bought a $100,000 program, written in machine code, which needed to be altered to fit their needs.

Et alors, le monde a changé. Au début, il y avait l'Atari 1040ST (processeur Motorola 68000 à 16 MHz) et, plus tard, l'Atari Falcon (processeur Motorola 68030 à 32 MHz) avec une belle interface graphique (comme celle de Windows, des années plus tard). Microsoft DOS, puis Windows, n'étaient bons qu'à être mis au rebut (et c'est toujours le cas) et j'ai donc refusé de les utiliser. Mais Atari a fait faillite et, dans les magasins, il n'y avait que des logiciels pour Windows, et j'ai donc enfin cédé ; je me suis acheté un PC avec Windows 98.

Quelques années auparavant (en 1984), j'ai trouvé du travail dans une très grande entreprise de sidérurgie où j'ai appris à programmer un ordinateur très performant, le Digital Equipment Corporation (DEC) PDP 11 avec, comme système d'exploitation, le RSX 4.5. J'ai été engagé parce que j'avais écrit des programmes en langage machine et ils venaient d'acheter pour 100.000 $ un logiciel écrit en langage machine qui devait être modifié pour répondre à leurs besoins.

These PDP 11’s were programmed in a high level programming language called RTL2 (I do not think you have ever heard of it). Later, we switched to the DEC VAX with the OpenVMS operating system, and started programming in Pascal. It became a lot easier then. We are still using these computers, 25 years later! Why? Because they do NOT crash, and viruses do not exist. At one tim,e we decided to reboot one of our VAX’s because it had been running flawlessly for 2.5 years and we were not sure if it would reboot correctly after a (rare) crash (never happened), so we wanted to do the reboot at our convenience, without the pressure from production. Of course, without any problem. After working there for 28 years, I expected programming to become more functional versus technical, but what happened? Microsoft happened. They have taken over the world, we are programming in C again (back into time), and the computers have to be rebooted at least every month, if only to update bad operating system programs and the virus protection.

La programmation des PDP 11 se faisait dans un langage de très haut niveau, qui s'appelait RTL2 (je ne pense pas que vous en ayez jamais entendu parler). Plus tard, nous avons changé pour le DEC VAX avec le système d'exploitation OpenVMS et avons commencé à programmer en Pascal. Cela devint nettement plus facile. Nous utilisons toujours ces ordinateurs 25 ans plus tard ! Pourquoi ? Parce qu'ils ne plantent pas et les virus sont inexistants. À une époque, nous avons décidé de redémarrer un de nos VAX parce qu'il fonctionnait sans problème depuis 2 ans et demi et nous ne savions pas s'il saurait redémarrer correctement après un (rare) plantage (qui n'a jamais eu lieu). Nous voulions donc le démarrer à notre convenance, sans que la production nous mette la pression dessus. Bien entendu, sans aucun problème.

Après y avoir travaillé pendant 28 ans, je m'attendais à ce que la programmation devienne plus fonctionnelle plutôt que technique, mais que s'est-il passé ? Microsoft est passé par là. Il règne sur le monde, nous programmons à nouveau en C (retour vers le passé) et il faut redémarrer les ordinateurs au moins une fois par mois ne serait-ce que pour faire la mise à jour de mauvais programmes dans le système d'exploitation, et de l'anti-virus.

When I caved and started to use Windows, I was looking around for an alternative. At the university I was using Unix, but that looked unusable. There was also Linux, with RedHat and other distributions, but it looked harder to work with than Windows. The “read me first” documentation was several hundred pages long. At a large computer conference, I was offered a free CD with something new, named Ubuntu. I never heard of it before, and the CD lay around on my desk for years without being used. But the name Ubuntu kept coming back in the media, and, when there was an “introduction party” (everybody loves a good party) for Ubuntu 10.04 Long Term Support, I decided that it was time to learn more about it. Well, it wasn’t a real party, but everywhere there were happy looking faces and I was impressed with what I saw. Especially Virtualbox got my attention. When I left, I got a FREE CD with Ubuntu on it. How can it be FREE? Even the CD itself must have cost a lot of money to produce – especially that large number of CD's. But I learned that Ubuntu is more than an operating system. It is part of a community in which people do things for others, gladly, without asking for payment of any kind, although a thank you note is appreciated. I installed a dual-boot and was surprised with the short time it took (15 minutes instead of a whole day, no motherboard drivers needed, etc.). When I tried to change the visual effects, it told me it did not have the drivers to do that (bummer). And then it asked: “shall I get it for you?”. Yes, of course! All done.

Quand j'ai cédé et que j'ai commencé à utiliser Windows, je cherchais une alternative. À l'université j'utilisais Unix, mais il avait l'air inutilisable. Il y avait aussi Linux, y compris RedHat et d'autres distributions, mais j'avais l'impression que c'était plus difficile de travailler avec lui qu'avec Windows. La documentation « Lisez-moi d'abord » comptait plusieurs centaines de pages. Lors d'une importante conférence sur l'informatique, on m'a donné un CD gratuit contenant quelque chose de nouveau appelé Ubuntu. Je n'en avais pas entendu parler auparavant et j'ai laissé le CD traîner sur mon bureau pendant des années sans l'utiliser. Mais le nom Ubuntu apparaissait sans cesse dans les média et, quand une soirée de présentation (« Introduction Party ») - tout le monde aime une bonne soirée - fut organisée autour d'Ubuntu 10.04 Long Term Support, j'ai décidé que le moment était venu d'en apprendre davantage. Bon, ce n'était pas une vraie soirée, mais il y avait des visages heureux partout et ce que j'ai vu m'a impressionné. C'était surtout VirtualBox qui a retenu mon attention. Quand je suis parti, j'ai reçu un CD GRATUIT contenant Ubuntu. Comment est-ce possible ? GRATUIT ? Le CD même, et surtout cette large quantité de CD, a dû coûter beaucoup d'argent. Mais j'ai appris qu'Ubuntu est plus qu'un système d'exploitation. Il fait partie d'une communauté où les gens s'occupent des autres sans rien demander en retour, bien qu'un mot de remerciements soit apprécié.

Je l'ai installé en double-amorçage et la rapidité de l'installation m'a étonné (15 minutes au lieu d'une journée entière, pas de pilotes nécessaires pour la carte mère, etc.). Quand j'ai essayé de modifier les effets visuels, il m'a dit qu'il n'avait pas les pilotes ad hoc (déception). Puis il m'a demandé : « Voulez-vous que je les récupère ? ». Oui, bien sûr ! Terminé.

But I needed a lot of time to get used to the Ubuntu way. And I also needed to get things done, so I went back to using Windows. I tried several times, whenever I had the time to play around (full job, single parent, girlfriend an hour drive away), but I gave up when I bought a new CPU/motherboard and Ubuntu refused to work on the new CPU. But I did keep Googling about Ubuntu, and found an ISO-file with Ubuntu 10.04.2 on the Ubuntu website. Later I realised that I could expect this, as 10.04 is a LTS version, and my new CPU did not exist when 10.04 was created, so it needed to be updated. At this moment, I am using 11.10 because I wanted to program in Pascal, and 10.04 did not have Lazarus/FreePascal in its repository. The rare Windows programs for which there are no suitable Linux replacement (yet) are running in (each his own) VirtualBox virtual computer.

Mais j'avais besoin de beaucoup de temps pour m'accoutumer à la façon de faire d'Ubuntu. Et j'avais aussi besoin de faire avancer les choses et suis donc retourné sous Windows. J'ai essayé plusieurs fois, chaque fois où j'avais le temps de jouer avec (emploi à temps complet, parent seul, amie à une heure de route), mais j'ai abandonné quand j'ai acheté un nouveau processeur et une carte mère, et Ubuntu a refusé de fonctionner dessus. Mais je continuais à chercher Ubuntu sur Google et j'ai trouvé un fichier ISO d'Ubuntu 10.04.2 sur le site web d'Ubuntu. Plus tard je me suis rendu compte que j'aurais dû m'y attendre, puisque la 10.04 est une version LTS et que le nouveau processeur n'existait pas quand la 10.04 fut créée, celle-ci avait donc besoin d'être mise à jour.

À cet instant, j'utilise la 11.10 parce que je voulais programmer en Pascal et les dépôts de la 10.04 ne contenaient pas Lazarus/FreePascal. Les rares programmes Windows pour lesquels il n'y a pas (encore) de remplacement Linux convenable tournent dans VirtualBox, chacun sur son propre ordinateur virtuel.

Everything beautiful and perfect? Unfortunately…. no. In the early days of Ubuntu, there were bugs in the programs and even in the kernel. But as time progressed, things got better. Bugs were fixed, the kernel became more stable, things became more intuitive to accomplish (GUI instead of terminal…). But then there was Unity. All kinds of things didn’t work any more, and the internet was filled with people telling the world this was wrong. To start a program you need to know and type its name instead of selecting it from a list with a mouse click, as in Windows. If I would be a Windows convert, I would walk away and never look back. What are the people behind Ubuntu thinking? In a forum about creating desktop icons to start a program, one of the developers of Unity replied with “It’s only 50% ready, the next version will have everything fixed”. My reply was that “if it is not ready, do not distribute it. To beat Windows, Ubuntu can not afford to be less than perfect.” Then the “liboverlay_scrollbar”. Lazarus was not adapted to it yet, and I got all kinds of crazy errors. Thanks to the Lazarus forum it was fixed within a day (try that on Windows!!!!), but it shows that new things are introduced not as an option, but obligatory. That is “not done” in an open software environment.

Tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes ? Malheureusement… non. Dans l'enfance d'Ubuntu, les programmes, et même le noyau, étaient bogués. Mais avec le temps, les choses se sont améliorées. Les bogues furent réparés, le noyau est devenu plus stable, accomplir des choses devenait plus intuitif (une interface graphique à la place du terminal). Mais ensuite il y eut Unity. Toutes sortes de choses ne fonctionnaient plus et il y avait des foules sur le Net proclamant au monde que ça n'allait point. Pour lancer un programme il faut connaître et taper son nom au lieu de le choisir dans une liste avec un clic de souris, comme sous Windows. Si je m'étais converti à Windows, je partirais sans regrets. Quelles idées traversent l'esprit des gens travaillant sur Ubuntu ? Sur un forum consacré à la création d'icônes sur le bureau pour démarrer un programme, l'un des développeurs d'Unity a répondu, « Il n'est prêt qu'à 50 %. La prochaine version aura tout corrigé. » Et moi de dire : « Si ce n'est pas prêt, ne le distribuez pas. Pour faire mieux que Windows Ubuntu ne peut pas se permettre d'être imparfait. » Puis il y avait le « liboverlay_scrollbar ». Lazarus n'y était pas encore adapté et j'avais toutes sortes d'erreurs bizarres. Grâce au forum de Lazarus, ce fut réparé au bout d'une journée (essayez de faire la même chose avec Windows !!!!), mais cela démontre que les nouveautés sont obligatoires et non pas en option. Cela « ne se fait pas » dans l'environnement de l'Open Source.

Did they forget that the USER has to be in control? Change the desktop to his needs and taste, and get things done without looking for hours for a way to do it or having to type commands in a terminal, or even change settings in system files with great risk of breaking his system. As a system designer (I have created a lot of human-machine interfaces, drivers and applications), and end-user at the same time, it is my opinion that the look and feel of a desktop should be adjustable and not depend on the “engine” that is used to activate/display it. It should be intuitive, so I can use it without having to read manuals. For example: If I want to change the background, I must be able to simply right-click on an empty part of the screen and get an interface to specify my wishes (like on Windows). In Ubuntu, I have to browse through tons of programs to find an application that is capable of doing many different things, among them the adjustment of the screen. A very annoying behaviour I came across is the fact that the border of a window is by default only one pixel wide. Just try to click on it with your mouse to grab it and move it to resize the window! On average that takes me three tries, with (if you “miss-click” outside the window) the chance of the unwanted effect of the window below it popping up (or even doing something unwillingly if a button was in that place). There are themes with thicker border lines, but there are only a few available after installation, and finding a suitable one on the Internet is very hard, because of the choices, choices, CHOICES you get. It may be an advantage of open software that you have so much to choose from, but too many choices is equally as bad as only a few choices. But everything is not lost yet. Once the people behind Ubuntu give us back the choice of the look and feel of the desktop, we can start again telling people who use Windows how great Ubuntu is, and offer them a stable and reliable platform that looks and feels like Windows, but is not. In the meantime I will use Gnome classic.

Ont-ils oublié que c'est l'UTILISATEUR qui doit conserver le pouvoir ? Modifier le bureau selon ses goûts et ses besoins et accomplir des choses sans devoir ni chercher le moyen de le faire pendant des heures ni saisir des commandes dans un terminal, ou encore modifier des paramètres dans les fichiers systèmes sans grand risque de casser le système. En tant que créateur de systèmes (j'ai créé beaucoup d'interfaces homme/machine, de pilotes et d'applications) et, en même temps, utilisateur final, je pense que l'apparence et les sensations d'un bureau devraient être réglables sans dépendre du « moteur » qui l'active/l'affiche. Il devrait être intuitif, afin que je puisse l'utiliser sans devoir lire des manuels. Par exemple : si je veux changer l'arrière-plan, je dois pouvoir tout simplement faire un clic droit sur une partie vide de l'écran et avoir une interface où je peux préciser mes souhaits (comme sous Windows). Sous Ubuntu, je dois parcourir des tonnes de programmes pour trouver une application capable de faire maintes choses diverses, y compris ajuster l'écran. Un comportement qui m'agace au plus haut point, que j'ai trouvé par hasard, est le fait que la bordure d'une fenêtre ne fait qu'un pixel de large. Essayez donc de cliquer dessus avec votre souris pour le prendre et le déplacer dans le but de redimensionner la fenêtre ! En moyenne, il me faut trois essais, avec (si vous ratez votre clic et cliquez à l'extérieur de la fenêtre) le risque d'un effet non désiré - la fenêtre en dessous qui s'affiche abruptement (ou qui fait quelque chose de malencontreux si un bouton se trouvait à cet endroit). Il y a des thèmes comportant des lignes de bordure plus épaisses, mais très peu sont disponibles après l'installation et en trouver un qui vous convienne sur le Net est très difficile, à cause des CHOIX infinis qui vous sont présentés. Un des avantages du Logiciel libre est qu'il vous propose beaucoup de choix, mais trop de choix est aussi mauvais que deux ou trois.

Cependant tout n'est pas encore perdu. Une fois que les personnes qui travaillent sur Ubuntu nous auront rendu le choix de l'apparence et des sensations du bureau, nous pourrons recommencer à dire aux gens qui utilisent Windows jusqu'à quel point Ubuntu est génial et leur proposer une plateforme stable et sûre qui leur proposera l'apparence et les sensations de Windows, mais qui ne l'est point. En attendant, j'utiliserai Gnome classic.

issue65/mon_histoire.txt · Dernière modification : 2012/10/22 18:55 de frangi