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issue73:mon_opinion

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If you want to do something, use a PC. If you want to get something done, use a Mac. Those were the very words I spoke about 8 years ago when I mastered the art of working with my very first Apple computer. The simplicity, elegance and productivity of the Cupertino experience had me convinced that the core business of Windows computers was not getting things done for you, but running spyware and participating in botnets to ‘get things done' for some dingy hacker in his mother’s basement in the southwest of the Ukraine. And in many ways my statement was correct. I had been lured into the Cupertinian crack the same way a lot of people got into Apple: I got an iPod, after the iPod came the first iBook, then the first Mac Mini, and so on. These days my house consists mostly of hardware that bears the seal of Newton's falling fruit… Yet I start to wonder … is that still something that is absolutely necessary? To answer this question, let us look back to the state of the technological landscape back in those times. Apple had just released “Tiger,” bringing some sense of stability and usability to the fairly new tenth iteration of its operating system. Where OS 1 to 9 still leaned heavily on its Xerox roots, OSX stood on the shoulders of a Unix kernel and offered a clean but fairly customisable interface. Windows had just delivered its long overdue baby called Vista, and, even though many people in the industry considered it to be a miscarriage, decided to release its fledgling to the world.

Si vous voulez faire quelque chose, utilisez un PC. Si vous voulez accomplir quelque chose, utilisez un Mac. C'étaient ces paroles-là que j'ai dites il y a environ 8 ans quand j'ai maîtrisé l'art de l'utilisation de mon premier ordinateur Apple. La simplicité, l'élégance et la productivité de l'expérience Cupertino m'avaient convaincu que le véritable travail des ordinateurs Windows n'était pas d'accomplir des choses pour vous, mais d'exécuter des logiciels espions et de participer à des réseaux d'ordinateurs zombies afin d'« accomplir des choses » pour un sale pirate dans la cave de sa mère quelque part au sud-ouest de l'Ukraine.

Et, de bien des façons, ma déclaration était exacte. Je me suis laissé attirer dans la voie cupertinienne comme beaucoup de gens sont venus à Apple : j'ai acheté un iPod, après le iPod ce fut le premier iBook, puis le premier Mac Mini et ainsi de suite. Aujourd'hui, ma maison contient pour la plupart du matériel portant le logo du fruit bien aimé de Newton… Et pourtant, je commence à me demander… est-ce que c'est toujours quelque chose d'essentiel ?

Pour répondre à cette question, examinons l'état du paysage technologique à l'époque. Apple venait de sortir « Tiger », apportant ainsi un sentiment de stabilité et de facilité d'utilisation à la relativement récente dixième itération de son système d'exploitation. Alors que OS 1 à 9 s'appuyait encore beaucoup sur ses racines Xerox, OS X s'appuyait sur le noyau d'Unix et proposait une interface propre, mais assez personnalisable. Windows venait de donner naissance à son bébé Vista qui s'était fait attendre, et, bien que beaucoup de gens du secteur l'aient vu comme un avorton, l'oisillon fut lâché sur le monde.

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The Linux wars were still raging in full force as different factions in the Debian and Red Hat camps fought in a pyroclastic flame war in the Newsgroups, incinerating each other’s arguments and scorching any newbie who dared to come close with a novice question. In that landscape, Apple was truly a shining beacon of productivity with its Iife and iWords suite, its slick hardware and elegant operating system, its fancy MP3 player and its endorsement by the graphic and intellectual society that “this was the way to go”. … But today it is perhaps a different story. The one thing that has dramatically changed is Apple's focus. To me, the first sign was its infatuation with the iPhone and the mobile market. Probably considered Apple’s most popular and profitable product of all time, the iPhone also changed the very DNA of its maker. Apple used to be about creativity, and I emphasize 'Create'. Want to write a novel? Get a Mac. Want to get into graphic design? Get a Mac. Want to call your mom or play a game where you throw birds at blocks? Sorry, WHAT?

Les guerres Linux faisaient encore rage à plein régime pendant que des factions différentes dans les camps Debian et Red Hat se combattaient dans une bataille de mots pyroclastique au sein des groupes de discussion, brûlant les arguments de chacun et envoyant des flammes à tout novice qui osait s'approcher avec une question de débutant.

Dans ce paysage-là, Apple fut réellement un phare de productivité grâce à ses Iife [Ndt : Immediately Invoked Function Expressions (expressions de fonction invoquées immédiatement)] et à sa suite iWords, son matériel et son système d'exploitation élégants, son lecteur MP3 de rêve et le soutien de la société graphique et intellectuelle qui annonçait que « c'est cela qu'il fallait choisir »… Mais, aujourd'hui, il s'agit peut-être d'une autre histoire.

La seule chose qui a changé de façon dramatique, ce sont les domaines d'intérêt d'Apple. Pour moi, la première indication en était son infatuation avec l'iPhone et le marché mobile. Sans doute considéré comme le produit d'Apple le plus populaire et le plus rentable de tous les temps, l'iPhone a également modifié l'ADN même de son fabricant. Par le passé, le leitmotiv d'Apple était la créativité, et je mets l'emphase sur « Créer ». Vous voulez écrire un roman ? Achetez un Mac. Vous voulez faire de la conception graphique ? Achetez un Mac. Vous voulez appeler votre maman ou jouer à un jeu où vous lancez des oiseaux sur des blocs ? Pardon, COMMENT ?

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Indeed. Back then the core focus of Apple was not aimed towards entertainment or communication, at least not until the iPhone came along. And in those years since Steve Jobs picked that 'Magical“ device from his pocket, Apple has changed considerably. As I looked around the workspaces of my friends who did graphic design, I saw their Apple workstations age with time. The near orgasmic cries of joys – that they uttered whenever an update was released – diminished with every iteration and turned into small grunts of frustration as the upgrades to their shiny silver towers were once again postponed. But for the rest of us grunts, Apple still had something to offer: superior hardware and a powerful operating system. But the decay of the latter started to show its flatulent underbelly with the arrival of Snow Leopard. In the spirit of “IOS-i-fying” the operating system, certain power features got 'hidden away” in favor of some 'IOS like' enhancements that were supposed to bridge both operating systems. In essence, OSX was getting dumbed down. Oh well, If you are a slider, and don't like a certain kind of operating system, you just dual-boot a second operating system onto Apple's superior hardware … right? As long as that hardware remains superior, there is no problem, but, aside from the fact that Apple's “innovation curve” on its desktop and laptop platforms was becoming an exceedingly flatter slope, its prices continued to keep the same high standards. As the competition (Samsung, Acer, Asus) caught up with equally fancy ultrabooks (with an equally fancy price), Apple decided it would be a good idea to remove all of the removable parts from its hardware. The new iMacs got glued shut, the Macbook Pro's had no user replaceable parts .. The (power) user started to lose the one thing he had over his Apple experience: control.

Effectivement. À cette époque-là, Apple ne centrait pas ses activités principalement sur le divertissement ou la communication, du moins, jusqu'à l'arrivée de l'iPhone. Et, au cours des années, depuis que Steve Jobs a sorti ce dispositif magique de sa poche, Apple a connu des modifications profondes. En regardant les espaces de travail de mes amis qui faisaient de la conception graphique, j'ai vu leurs postes de travail vieillir au fil du temps. Les cris de joie - presque orgasmiques - qu'ils poussaient à chaque sortie d'une mise à jour - diminuaient avec chaque itération et sont devenus des petits grognements de frustration lorsque les mises à niveau pour leurs tours d'argent furent à nouveau repoussées.

Mais pour nous autres petits soldats, Apple avait encore quelque chose à offrir : un matériel supérieur et un système d'exploitation puissant. Mais la dégradation de celui-ci a commencé à montrer son ventre mou avec l'arrivée de Snow Leopard. Afin d'IOS-ifier le système d'exploitation, certaines fonctionnalités idéales furent « dissimulées » au profit de quelques améliorations, un peu comme ce qui se faisait sous IOS, qui étaient censées relier les deux systèmes d'exploitation. En substance, ils étaient en train de niveler OS X par le bas.

Tant pis si vous aimez changer et n'aimez pas un type précis de système d'exploitation, il vous suffit de créer un double amorçage avec un autre système d'exploitation sur le matériel supérieur d'Apple, n'est-ce pas ? Si ce matériel reste supérieur, il n'y a pas de problème, mais, outre le fait que la « courbe d'inventivité » d'Apple sur ses plateformes de bureau et portables devenait de plus en plus aplatie, ses prix continuaient à respecter de très hauts standards. Pendant que la concurrence (Samsung, Acer, Asus) l'a rattrapé avec des ultrabooks tout aussi sophistiqués (avec un prix tout aussi sophistiqué), Apple a décidé que ce serait bien d'enlever toutes les parties amovibles de son matériel. Les nouveaux iMac furent fermés à la colle, les Macbook Pro n'avaient pas d'éléments que l'utilisateur pouvait remplacer… L'utilisateur (avancé) commençait à perdre la seule chose qu'il pouvait exercer sur son expérience Apple : le contrôle.

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So do I still buy the Cupertino party line when I'm out shopping for a new computer? I used to say 'of course,' but that is starting to change. Advising a friend (aspiring power user) on a new laptop yesterday, I heard myself utter the words “Asus” and “Linux” in one sentence. The request that queried this answer was one motivated by the option of “control”. Being able to “do” stuff with hardware you can “do” stuff with. As many flavors of Linux start to mature, “Apple” is not the default answer anymore, not even for the creative minds! And if you are on a budget and would like to add your own sticks of RAM (or an SSD drive), the polished silver of Cupertino is also no longer the default solution. What it comes down to is that there are no certainties in the computer industry. With the ever faster pace of digital evolution, today’s masters of the industry become tomorrow’s outcasts – where the outcasts become the underdogs and the underdogs become the new heroes. In a couple of years, I've seen companies and technologies fade to the background, step back up to the plate, and be embraced or rejected by the ever growing crowd of consumers. In the end Apple has not lost its shine but it is no longer the company it was when it crawled out of the shadows of oblivion. It is no longer the underdog, nor is it the prettiest girl at the ball. Microsoft is no longer the corporate suit, and Linux seems to have trimmed its wildest beard. Everybody loses some shine, and everybody gains some. The great thing about this is that there are no longer default answers to standard questions. And as the defaults subside, the power of choice arises.

Alors, est-ce que je continue à croire en la ligne du parti Cupertino quand je m'en vais acheter un nouvel ordinateur ? Il fut un temps où je disais « oui, bien sûr », mais cela évolue. Hier, lorsque je conseillais un ami (qui se voit en utilisateur avancé) sur l'achat d'un nouvel ordinateur, je me suis entendu prononcer les mots « Asus » et « Linux » dans la même phrase. La question qui a suscité cette réponse était motivée par les possibilités de « contrôle ». Avoir la possibilité de faire des trucs sur du matériel avec lequel vous pouvez faire des trucs. Étant donné que beaucoup de variétés de Linux arrivent au stade de jeune adulte, « Apple » n'est plus la réponse par défaut, même pas pour des esprits créateurs ! Et, si vous avez un budget et aimeriez ajouter vos propres barrettes de RAM (ou un disque SSD), l'argent poli de Cupertino n'est, lui non plus, plus la solution par défaut.

Au bout du compte, il n'y a pas de certitudes dans l'industrie informatique. Étant donné la vitesse toujours plus rapide de l'évolution numérique, les maîtres de l'industrie d'aujourd'hui deviennent les parias de demain - où les paria deviennent les outsiders et les outsiders deviennent les nouveaux héros. En quelques de deux ou trois années, j'ai vu des sociétés et des technologies se fondre dans le décor, puis agir à nouveau et être soit accueillies soit rejetées par les masses toujours croissantes des consommateurs. Finalement, Apple n'a pas perdu son éclat, mais ce n'est plus l'entreprise qu'elle était lorsqu'elle s'est extirpée des ombres de l'oubli. Elle n'est plus l'outsider, mais elle n'est pas la plus jolie fille au bal non plus. Microsoft n'est plus le costume trois pièces et Linux a l'air de s'être taillé sa barbe la plus folle. Tout le monde perd un peu d'éclat et tout le monde en gagne. Ce que ceci a de formidable, c'est qu'il n'y a plus de réponses par défaut à des questions standards. Et pendant que les « par défaut » se tassent, les possibilités de faire des choix augmentent.

issue73/mon_opinion.txt · Dernière modification : 2013/10/13 12:01 de fcm_-_ekel