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In a recent statement (commented here: http://fullcirclemagazine.org/2016/05/04/no-ubuntu-back-doors-windows-and-mac-migrations/) Mark Shuttleworth spoke about increasing the size of Ubuntu desktop images - those ISO Live CD files we download to install our system. The current limit is nominally at 1 GByte, and should go up to 2 GBytes or more. Is this a rational decision – or not, and what does it mean for us users?

Dans un récent article (commenté ici : http://fullcirclemagazine.org/2016/05/04/no-ubuntu-back-doors-windows-and-mac-migrations/), Mark Shuttleworth parlait d'une augmentation de la taille des images d'Ubuntu desktop [version de bureau] - ces fichiers ISO Live CD que nous téléchargeons pour installer notre système. La limite actuelle est de 1 Go et pourrait passer à 2 Go ou plus. Est-ce une décision rationnelle - ou pas - et qu'est-ce que ça signifie pour nous, les utilisateurs ?

Modern partition schemes In the first place, perhaps it may be useful to take a look at the hard drive layout used by the system, once installed. Most desktop and laptop computers - those used directly by individuals as opposed to servers - have a hard drive with several partitions. Ubuntu can be installed in a single partition (e.g.: /dev/sda1), especially if the btrfs filesystem and subvolumes are used. In most systems, however, partitioning schemes use several partitions. One partition for the system, and a second for user data is commonplace: /dev/sda1 → mounted on / = system partition /dev/sda2 → mounted on /home = user data On servers, typically other directories (such as /var and /opt) will reside on further partitions, making system administration easier and more foolproof since errors that affect one partition are more easily confined to it. An example would be running out of space, which can happen with /var if a daemon runs away on us.

Schémas modernes de partitionnement

Tout d'abord, il est peut-être utile de regarder la disposition d'un disque dur utilisé par le système, une fois installé. La plupart des ordinateurs de bureau et portables - ceux qui sont utilisés directement par des individus, à la différence des serveurs - ont un disque dur avec plusieurs partitions. Ubuntu peut être installé dans une seule partition (par ex. : /dev/sda1), en particulier si le système de fichiers btrfs et ses sous-volumes sont utilisés. Cependant, dans la plupart des systèmes, les schémas de partitionnement utilisent plusieurs partitions. Très souvent, ce sera une partition pour le système et une seconde pour les données de l'utilisateur :

/dev/sda1 → monté comme / = partition système

/dev/sda2 → monté comme /home = données utilisateur

Sur les serveurs, d'autres répertoires (comme /var et /opt) résideront dans des partitions supplémentaires, rendant l'administration du système plus facile et plus sécurisée, car les erreurs qui n'affectent qu'une partition sont plus facilement restreintes à celle-ci. Un exemple serait un dépassement de capacité, ce qui peut arriver sur /var si un démon s'emballe et n'en fait qu'à sa tête.

This tendency to split the file system up into distinct partitions is also applicable to devices. On a modern mobile device, the internal Flash-based storage space is organized in a similar fashion to a computer’s hard drive, with a partition table and separate partitions for different purposes. For example, a typical Android-based device with 32 GBytes capacity was structured as follows: $ df Filesystem Size Used Free Blksize /system 343M 290M 52M 4096 → APP = /dev/block/mmcblk0p3 /data 27G 13G 14G 4096 → UDA = /dev/block/mmcblk0p10 /system/vendor 343M 157M 185M 4096 → FLX = /dev/block/mmcblk0p6 Here, we can identify the Flash device used as /dev/block/mmcbk0 (Memory Block device 0), where partition 3 is taken up by the operating system itself, partition 10 is user data, and partition 6 holds vendor-specific additions such as additional applications.

Cette tendance à découper le système de fichiers en partitions distinctes est aussi applicable aux dispositifs. Sur un dispositif mobile moderne, l'espace de stockage en mémoire Flash est organisé de manière similaire au disque dur d'un ordinateur, avec une table de partitions et des partitions séparées pour les différents besoins. Par exemple, un appareil typique sous Android avec une capacité de 32 Go était structuré ainsi :

$ df Filesystem Size Used Free Blksize /system 343M 290M 52M 4096 → APP = /dev/block/mmcblk0p3 /data 27G 13G 14G 4096 → UDA = /dev/block/mmcblk0p10 /system/vendor 343M 157M 185M 4096 → FLX = /dev/block/mmcblk0p6

Ici, nous pouvons identifier le module Flash utilisé comme /dev/block/mmcbk0 (Dispositif de bloc mémoire 0), où la partition 3 est prise par le système d'exploitation, la partition 10 par les données de l'utilisateur et la partition 6 contient les ajouts propres au fournisseur comme des applications complémentaires.

Such a layout may seem excessively complex at first glance. However, it does retain the advantage of being able to alter just one of the partitions without affecting the others. A system upgrade, for instance, may alter only data in partition 3 (/system), while affecting neither user data nor vendor-specific applications. Ubuntu Snappy and Touch installations are organized along the same lines. For example, a 4 GByte Ubuntu Snappy layout was as follows: /dev/sda1 (8M) = GRUB area, flagged bios_grub, “grub” /dev/sda2 (63M, 52M used, fat32) → /boot/efi = boot partition, “system-boot” /dev/sda3 (976M, 612M used, ext4) → / = system area, “system-a” /dev/sda4 (976M, 1.3M used, ext4) → /writable/cache/system, “system-b” /dev/sda5 (1.6G, 40M used, ext4) → /oem = application area, “writable” Here, the main system hard drive /dev/sda contains two system partitions (2 and 4), while partition 5 is for user-installed applications.

Une telle disposition peut sembler extrêmement complexe à première vue. Cependant, elle conserve l'avantage de pouvoir changer une seule des partitions sans affecter les autres. Une montée de version du système, par exemple, peut modifier uniquement les données dans la partition 3 (/system), sans affecter, ni les données utilisateur, ni les applications propres au fournisseur.

Les installations par Snappy et Touch sont organisées dans le même esprit. Par exemple, une disposition de 4 Go avec Ubuntu Snappy était comme suit :

/dev/sda1 (8M) = zone de GRUB, marquée bios_grub, “grub”

/dev/sda2 (63M, 52M utilisés, fat32) → /boot/efi = partition boot, “system-boot”

/dev/sda3 (976M, 612M utilisés, ext4) → / = zone système, “system-a”

/dev/sda4 (976M, 1.3M utilisés, ext4) → /writable/cache/system, “system-b” (inscriptible, cache)

/dev/sda5 (1.6G, 40M utilisés, ext4) → /oem = zone des applications, “writable” (inscriptible)

Ici, le disque dur principal du système /dev/sda contient deux partitions système (2 et 4), tandis que la partition 5 sert pour les applications installées par l'utilisateur.

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Ubuntu system images What, precisely, is an Ubuntu image? In essence, we are speaking of a file system, similar to what would be found on a computer’s system hard drive, but packaged into a single file instead of occupying sectors spread over a physical hard drive. Basically, we have a lot of files within a single file. This has a few advantages. A single file may be downloaded, instead of having to synchronize a complete file system with all its directories and subdirectories. It is also easy to compress this file, taking up less space. This is what already happens within a ZIP or RAR compressed file. In the traditional UNIX compressed file, two distinct tools are used: tar to group together directory contents into a single file, and then either gzip or the more modern bzip to compress it, giving the .TAR.GZ (.TGZ) or .TAR.BZ extension combinations. Typically nowadays, a compressed system disk occupies about 500 MBytes to 1.5 GBytes, which decompresses to 2 - 4 GBytes. Naturally, the actual numbers depend on the file system contents. Thus, the rationale behind Canonical’s decision is mostly the wish to include more software packages than previously available on the installation image itself.

Images du système Ubuntu

Qu'est-ce qu'une image Ubuntu, précisément ? En gros, nous parlons d'un système de fichiers, similaire à ce que nous trouvons dans le disque dur d'un ordinateur, mais empaqueté dans un seul fichier plutôt qu'occupant des secteurs divers sur un disque dur physique. Essentiellement, nous avons un grand nombre de fichiers dans un seul fichier. Ceci a quelques avantages. Un fichier unique peut être téléchargé, plutôt que de devoir synchroniser un système complet de fichiers avec tous ses répertoires et sous-répertoires. Cela facilite aussi la compression du fichier, prenant moins de place. C'est ce qui arrive déjà à un fichier compressé en ZIP ou en RAR. Dans le fichier compressé UNIX traditionnel, deux outils distincts sont utilisés : tar pour regrouper les contenus des répertoires en un seul fichier et ensuite, soit gzip, soit le plus moderne bzip, pour le compresser, donnant les combinaisons d'extensions .TAR.GZ (.TGZ) ou .TAR.BZ.

Typiquement de nos jours, le disque d'un système compressé occupe de 500 Mo à 1,5 Go, qui se décompresse en 2 à 4 Go. Naturellement, la taille réelle dépend du contenu du système de fichiers. Par conséquent, le rationnel derrière la décision de Canonical est principalement le souhait d'inclure plus de paquets logiciels disponibles que précédemment dans l'image d'installation.

One may ask for what reason an Ubuntu system image is not distributed in one of these compressed file formats. This would actually be possible, at least as far as the file system itself is concerned. However, the end result, once downloaded, would somehow need to be made bootable so we can actually start the computer from it, and launch the installation process. Further information must be included within the compressed file so that the BIOS can detect and boot the image, once written to a physical medium (optical disk or USB drive). The simplest tool to do this is an IMG file. This can be seen as a byte-for-byte clone of an existing hard disk. The distribution manager creates a working system or “Gold Master” (in Apple’s terms), which is then cloned into a file for distribution, usually in compressed form. On the receiving side, the user will decompress and copy back the bytes from the IMG file onto the chosen support. This works well when working with USB drives as a boot medium for a computer, or when flashing a mobile device such as a tablet or phone.

Pour quelle raison, peut-on se demander, une image du système Ubuntu n'est-elle pas distribuée dans un de ces formats de fichier compressé ? Cela serait vraiment possible, au moins pour autant que le système d'exploitation est concerné. Cependant, le résultat final, une fois téléchargé, devrait être rendu amorçable de façon à démarrer à partir de lui et à lancer le processus d'installation. Des informations supplémentaires doivent être incluses dans le fichier compressé de sorte que le BIOS puisse détecter et démarrer depuis l'image, une fois écrite sur un support physique (un disque optique ou une clé USB).

L'outil le plus simple pour le faire est un fichier IMG. Il peut être vu comme un clone octet-par-octet d'un disque dur existant. Le gestionnaire de la distribution crée un système fonctionnel ou « Gold Master » (dans les termes d'Apple) [Ndt : système-père], qui est ensuite cloné dans un fichier de distribution, habituellement sous forme compressée. À la réception, l'utilisateur décompressera et copiera les octets du fichier IMG vers le support choisi. Ceci fonctionne bien en utilisant des clés USB comme support intermédiaire pour un ordinateur ou en flashant un appareil mobile tel qu'une tablette ou un téléphone.

The IMG file can be an image either of a single partition, or of a complete drive with several partitions and a partition table to identify each. In most cases, an IMG file for an Ubuntu bootable USB contains a single partition, unlike OpenSUSE images which contain two. IMG files for flashing devices with Ubuntu Touch have their own particularities, as evidenced here: # file vivid-preinstalled-boot-i386+generic_x86.img vivid-preinstalled-boot-i386+generic_x86.img: Android bootimg, kernel (0x10008000), ramdisk (0x11000000), page size: 2048 # file vivid-preinstalled-system-i386+generic_x86.img vivid-preinstalled-system-i386+generic_x86.img: Android sparse image, version: 1.0, Total of 51200 4096-byte output blocks in 1698 input chunks.

Le fichier IMG peut être l'image soit d'une partition unique, soit d'un disque complet avec plusieurs partitions et une table de partitions pour les identifier. Dans la plupart des cas, un fichier IMG d'Ubuntu pour clé USB bootable contient une partition unique, alors que les images OpenSUSE en contiennent deux. Les fichiers IMG pour flasher les dispositifs avec Ubuntu Touch ont leurs propres particularités, comme vous pouvez le voir :

# file vivid-preinstalled-boot-i386+generic_x86.img

vivid-preinstalled-boot-i386+generic_x86.img: Android bootimg, kernel (0x10008000), ramdisk (0x11000000), page size: 2048

# file vivid-preinstalled-system-i386+generic_x86.img

vivid-preinstalled-system-i386+generic_x86.img: Android sparse image, version: 1.0, Total of 51200 4096-byte output blocks in 1698 input chunks.

ISO files are another beast altogether. ISO files are designed as a byte-by-byte copy of the contents of an optical disk, be it CD or DVD, which gives them several particularities. One is size limits: once upon a time, CDs were limited in capacity to 700 MBytes. The ISO 9660 standardized the filesystem used, with quirks that harken back to the the MS-DOS era such as filenames limited to the 8.3 format (eight characters for the file name, three characters for the extension); extensions of the standard allowed longer filenames. The “El Torito” extension, for example, allowed CDs to be used as a boot medium for computers. It should be noted that this was not a feature of the original filesystem, but rather an addition that at first inserted a floppy-disk image of 1440 kBytes that computers detected and booted from. Later DVD formats evolved somewhat, with capacities ranging from 4.37 GBytes (DVD-5 single-layer) to 7.95 GBytes (DVD-9 double-layer). Disks with higher capacities have been produced, but have not really gone mainstream for computer applications. The more modern Universal Disk Format (UDF) filesystem is now commonplace.

Les fichiers ISO sont tout à fait autre chose. Les fichiers ISO sont conçus comme une copie octet-par-octet des contenus d'un disque optique, CD ou DVD, ce qui leur donne certaines particularités. L'une est la limite de taille : autrefois, les CD étaient limités à 700 Mo. La norme ISO 9660 a standardisé le système de fichiers utilisé, avec des bizarreries qui remontent à l'époque du MS-DOS où les noms de fichiers étaient limités au format 8.3 (huit caractères pour le nom de fichier, trois caractères pour l'extension) ; des extensions de la norme ont autorisé des noms de fichier plus longs. L'extension « El Torito », par exemple, permettait aux CD d'être utilisés comme support de démarrage sur les ordinateurs. Notons que ce n'était pas une fonctionnalité du système de fichiers d'origine, mais plutôt un ajout qui, au début, insérait une image pour disquette de 1 440 Ko que les ordinateurs détectaient et démarraient dessus.

Plus tard, les formats des DVD ont évolué un peu, avec des capacités s'étendant de 4,37 Go (DVD-5 à simple couche) à 7,95 Go (DVD-9 à double couche). Des disques avec des capacités supérieures sont fabriqués mais ne rencontrent pas un grand succès dans les applications d'ordinateurs. Le système de fichiers plus récent Universal Disk Format (UDF - Format universel de disque) est maintenant d'usage courant.

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These restrictions on the physical medium and file system -with the desire to remain compatible with older computers- have limited the freedom of movement of the producers of GNU/Linux system images. The image file needs to be produced in precisely such a way as to be bootable on a variety of systems - and the more recent EFI BIOS has complicated matters just a tad more. To simplify things a bit, what one finds in a recent Ubuntu ISO file is the following: # mount -o loop ubuntu-16.04-desktop-amd64.iso /mnt mount: /dev/loop0 is write-protected, mounting read-only # mount | grep ubuntu ubuntu-16.04-desktop-amd64.iso on /mnt type iso9660 (ro,relatime) # df -lh | grep loop /dev/loop0 1.4G 1.4G 0 100% /mnt # ls /mnt boot dists install md5sum.txt pool README.diskdefines casper EFI isolinux pics preseed ubuntu

Ces restrictions du support physique et du système de fichiers - avec le souhait de rester compatible avec les vieux ordinateurs - ont limité la liberté des producteurs des images des systèmes GNU/Linux. Le fichier image doit être réalisé de telle sorte qu'il puisse être bootable sur toute une variété de systèmes - le récent BIOS EFI a compliqué les choses encore un peu plus.

En simplifiant un peu, voici ce qu'on trouve dans un fichier ISO récent d'Ubuntu :

# mount -o loop ubuntu-16.04-desktop-amd64.iso /mnt

mount: /dev/loop0 is write-protected, mounting read-only

# mount | grep ubuntu

ubuntu-16.04-desktop-amd64.iso on /mnt type iso9660 (ro,relatime)

# df -lh | grep loop

/dev/loop0 1.4G 1.4G 0 100% /mnt

# ls /mnt

boot dists install md5sum.txt pool README.diskdefines casper EFI isolinux pics preseed ubuntu

The basic file system is the ISO9660 compatible with the original CD format, though grown in size from the original 700 MByte limit, up to about 1.4 GBytes. The directory structure contains several specific directories such as isolinux for the Isolinux boot system for older BIOS, and EFI for the newer EFI-capable computers. The one that really concerns us, however, is the /casper directory. It contains the main contents of the ISO image such as the Linux kernel (vmlinux.efi), the initial RAM disk (initrd.lz), and also a very large file, filesystem.squashfs. # ls -lh /mnt/casper/ -r–r–r– 1 root root 1.4G apr 21 00:25 filesystem.squashfs -r–r–r– 1 root root 26M apr 21 00:25 initrd.lz -r–r–r– 1 root root 6.7M apr 21 00:25 vmlinuz.efi This SquashFS file is the actual file system that is decompressed in RAM and mounted on / within the Live CD upon boot. We can see this from within the Live CD itself: ubuntu@ubuntu:~$ mount /dev/sr0 on /cdrom type iso9660 (ro,noatime) /dev/loop0 on /rofs type squashfs (ro,noatime) /cow on / type overlay (rw,relatime,lowerdir=//filesystem.squashfs,upperdir=/cow/upper,workdir=/cow/work)

Le système de fichiers de base est le format ISO9660,compatible avec celui d'origine pour les CD, qui a grossi depuis la limite initiale des 700 Mo jusqu'à environ 1,4 Go. La structure des répertoires contient plusieurs répertoires spécifiques tel que isolinux pour les systèmes bootables Isolinux des vieux BIOS et EFI pour les ordinateurs plus récents avec capacité EFI. Le seul qui nous intéresse vraiment, cependant, est le répertoire /casper. Il contient les contenus principaux de l'image ISO tels que le noyau Linux (vmlinux.efi), le ramdisk initial (initrd.lz) et aussi un très gros fichier, filesystem.squashfs.

# ls -lh /mnt/casper/

-r–r–r– 1 root root 1.4G apr 21 00:25 filesystem.squashfs

-r–r–r– 1 root root 26M apr 21 00:25 initrd.lz

-r–r–r– 1 root root 6.7M apr 21 00:25 vmlinuz.efi

Ce fichier SquashFS est le vrai fichier système qui est décompressé en RAM et monté sur / dans le Live CD pendant le démarrage. Nous pouvons le voir depuis le Live CD lui-même :

ubuntu@ubuntu:~$ mount

/dev/sr0 on /cdrom type iso9660 (ro,noatime)

/dev/loop0 on /rofs type squashfs (ro,noatime)

/cow on / type overlay (rw,relatime,lowerdir=//filesystem.squashfs,upperdir=/cow/upper,workdir=/cow/work)

The first entry here is the ISO image itself, giving access to all its files - including the /pool directory. Naturally, it is mounted read-only “ro”, and no changes can be made to its contents from within the newly booted Live CD. /rofs is the SquashFS, still in compressed form. This is also read-only, by design as well as the fact that it resides in an ISO image. Finally, the /cow bit is the fascinating piece of technology that makes it possible for the complete Live CD construction to work. In a GNU/Linux system, some parts of the file system need to be mounted read-write - otherwise, a modern system simply will not boot up completely. /cow implements an overlay file system, in which two separate file systems are combined. The lower part is comprised of files and directories that form the base of the file system, and that will not be modified during normal execution. These reside in the SquashFS. On the other hand, an upper layer holds the files and directories of the root file system that have changed during execution. This can be seen as similar to a delta backup, where only changes from an initial state need to be recorded. The overlay system makes the fact that a file resides in the lower or the upper layers completely transparent to the user. On a system booted from a Live CD that is, in fact, a physical DVD or an ISO image booted in a virtual machine, the boot medium cannot be altered. In these cases, the upper part of the overlay file system is maintained in RAM, and will be lost when the machine is shut down. If, on the other hand, the boot medium is a writable device such as an USB stick, persistency can be implemented – by storing the upper layer in a special file on the device, and changes can be preserved from one boot to another.

Ici, la première ligne est l'image ISO, donnant accès à tous ses fichiers, y compris le répertoire /pool. Naturellement, elle est montée en « ro » (read-only = lecture seule) et aucune modification ne peut être faite dans son contenu à partir du Live CD nouvellement lancé. /rofs est le SquashFS, encore sous forme compressée. Il est aussi en lecture seule, par conception ainsi que parce qu'il réside dans une image ISO.

Enfin, le petit bout /cow est une fascinante morceau de technologie qui rend possible le fonctionnement de toute la construction du Live CD. Dans un système GNU/Linux, certaines parties du système de fichiers ont besoin d'être montées en lecture et en écriture car, autrement, un système moderne ne se lancera pas complètement. /cow implémente un système de fichiers en « overlay » (recouvrement), dans lequel deux systèmes de fichiers séparés sont combinés. La partie basse contient des fichiers et des répertoires qui forment la base du système de fichiers et qui ne sera pas modifié pendant une exécution normale. Ceux-ci résident dans SquashFS. En revanche, une couche supérieure contient les fichiers et répertoires du système de fichiers root (administrateur) qui ont changé pendant l'exécution. Ceci peut être comparé à une sauvegarde différentielle, où seuls les changements depuis l'état initial ont besoin d'être enregistrés. Le système overlay rend transparent pour l'utilisateur le fait que le fichier réside dans la partie haute ou basse.

Sur un système lancé depuis un Live CD, c'est-à-dire, en fait, un DVD physique ou une image ISO lancée dans une machine virtuelle, le support de démarrage ne peut pas être altéré. Dans ces cas, la partie supérieure du système de fichiers en overlay est conservé en RAM, et sera perdue quand la machine sera arrêtée. Si, en revanche, le support de démarrage est un dispositif inscriptible tel qu'une clé USB, la persistance peut être implémentée - en stockant la couche supérieure dans un fichier spécial sur le support, et les changements peuvent être préservés d'un démarrage à l'autre.

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System installation Once the Live CD has been booted, the user can go on to install the system onto the computer’s hard drive. What actually happens is quite different if the system image is a server image, or a standard desktop image. In the case of a server image, Ubuntu Server goes the route of the traditional Debian install ISO. In this case, a minimal bootstrap environment is transferred onto the computer’s hard drive, and then software packages in the DEB format are installed on that drive using apt-get commands much in the way an administrator could do by hand. The only difference is that many of these packages are files located on the CD itself, within the /pool directory. These may be supplemented by other package files brought down from the repositories on the Internet if a network connection is available.

Installation du système

Une fois que le Live CD a été lancé, l'utilisateur peut installer le système sur le disque dur de l'ordinateur. Ce qui se passe est sensiblement différent suivant que l'image système est une image pour serveur ou une image pour PC de bureau.

Dans le cas d'une image serveur, Ubuntu Server suit le parcours de l'installation ISO traditionnelle de Debian. Dans ce cas, un environnement minimal d'amorce est transféré sur le disque dur de l'ordinateur, puis les paquets logiciels au format DEB sont installés sur ce disque en utilisant les commandes apt-get, un peu comme un administrateur le ferait à la main. La seule différence est que beaucoup de ces paquets sont des fichiers situés sur le CD lui-même, dans le répertoire /pool. Ils peuvent être complétés par d'autres fichiers téléchargés depuis les dépôts sur Internet, si une connexion réseau est disponible.

On the other hand, an Ubuntu desktop image contains a large selection of software, already installed in the SquashFS file system: applications such as Firefox, Libreoffice and the desktop environment itself (Unity, Gnome or whatever). It would be wasteful to have these programs in software packages on the CD as well, so a different installation strategy is preferred. The main root file system is simply cloned over on to the computer’s hard drive, and then specific changes are performed - such as creating new user profiles, tweaking GRUB, etc. Even so, when installing a desktop system, an attentive user can see how the installation process finishes up by downloading software packages with newer versions of some applications if available, and also removing some software packages such as language packs that the user has not chosen.

En revanche, une image d'Ubuntu desktop contient une grande sélection de logiciels, déjà installés dans le système de fichiers SquashFS : des applications comme Firefox, LibreOffice et l'environnement de bureau lui-même (Unity, Gnome ou autre). Avoir ces programmes également dans des paquets logiciels sur le CD serait inefficace ; aussi, une stratégie d'installation différente est préférée. Le système de fichiers principal root est simplement cloné sur le disque dur de l'ordinateur et ensuite des changements spécifiques sont réalisés, tels que la création de nouveaux profils utilisateurs, l'ajustement de GRUB…

Même ainsi, à l'installation d'un système desktop, un utilisateur attentif peut voir comment le processus d'installation se termine par le téléchargement de paquets logiciels avec de nouvelles versions de certaines applications, si elles sont disponibles, et aussi le retrait de certains autres paquets logiciels tels que les paquets linguistiques que l'utilisateur n'a pas choisi.

Some final thoughts When Mark Shuttleworth was speaking about having large installation images (ISO files) for future versions of Ubuntu, the basic aim seems to be to make a larger collection of software available straight from the installation medium. This would have some consequences, depending on the precise way in which the ISO file is laid out. On the one hand, the amount of applications within the Live system can be increased. This would mean a larger SquashFS file - but also a larger amount of space used in a freshly installed system’s hard drive. In this day and age, this is probably not a concern for most people; going up from Ubuntu’s 3.5 GByte disk usage on a new system to -let’s say- about 5 or 6 GBytes would be feasible nowadays even on machines with restrictions on disk space, such as SSD hard drives or virtual machines. These applications would be available from the Live CD environment, and also on the new system once installed, which would make things easier both for users who wish to explore software choices that they are perhaps not familiar with, or for users with constraints on downloading software packages from the Internet. However, it could also be an inconvenience for “normal” users, whose computers would be updating a larger selection of software on a regular basis, unless some of these applications were promptly uninstalled. Imagine, for instance, having both the Mozilla Firefox and Google Chrome browsers installed: both these programs are rather large, and regularly updated. Most of us opt for either one or the other. Is there a real reason to download upgrades for both on a monthly basis?

Dernières réflexions

Quand Mark Shuttleworth parlait d'avoir de grandes images d'installation (fichiers ISO) pour les futures versions d'Ubuntu, l'objectif était, paraît-il, d'avoir un plus grand nombre de logiciels disponibles directement à partir du support d'installation. Ceci aurait quelques conséquences, suivant la façon précise dans laquelle le fichier ISO serait disposé.

D'une part, la quantité d'applications dans le système Live peut être augmentée. Cela signifierait un fichier SquashFS plus grand, mais aussi un espace plus important utilisé par un système nouvellement installé sur disque dur. À notre époque, ce n'est probablement pas un sujet d'inquiétude pour la plupart de gens ; passer d'une utilisation disque de 3,5 Go pour une nouvelle installation d'Ubuntu à, disons, 5 ou 6 Go devrait être faisable de nos jours, même sur les machines où l'espace disque est restreint, telles que des disques SSD ou des machines virtuelles. Ces applications seraient disponibles dans l'environnement Live et aussi sur le nouveau système une fois installé, ce qui rendrait les choses plus faciles, à la fois pour l'utilisateur qui souhaiterait explorer les choix de logiciels avec lesquels il n'est peut-être pas familier, et pour les utilisateurs ayant des contraintes pour le téléchargement des paquets logiciels depuis Internet. Cependant, ce pourrait être aussi un inconvénient pour les utilisateurs « ordinaires », dont l'ordinateur mettrait régulièrement à jour une plus grande sélection de logiciels, sauf si certaines de ces applications étaient immédiatement désinstallées. Imaginez, par exemple, que les navigateurs Mozilla Firefox et Google Chrome soient tous les deux installés ; les deux sont plutôt encombrants et mis à jour régulièrement. La plupart d'entre nous optent pour l'un ou pour l'autre. Y a-t-il une raison pour télécharger des mises à niveau pour les deux chaque mois ?

Another option would be a hybrid approach. The basic SquashFS would contain just the basic system and desktop manager, with a larger selection of software packages available in DEB files within the CD image’s /pool directory. Some sort of selection procedure would then need to be put in place during installation - as in the current Ubuntu Server. This would mean only software that the user really wishes to install ends up on the final system. However, it would also mean that some of this software would not be available from within the Live environment, and could not be tested out before installation to the hard drive. The installation procedure would also require a supplementary stage, which may or may not be agreeable to first-time installers. Which way Canonical goes on this one will obviously depend on their take on which alternative is best for most users. The beauty of the ISO file structure that has evolved to create the Live CD we all know is its flexibility. Different software choices in the SquashFS give us, today, the means to build the installation images for the different flavors of Ubuntu: Ubuntu itself with Unity, Kubuntu, Xubuntu, Ubuntu-gnome, etc. Remastering the SquashFS with a different set of applications installed is, in itself, not a big deal. So it would be conceivable for Canonical to supply not one, but several desktop installation ISO images: one with a bare system that the user will deck out with applications from the repositories online, another with all the bells and whistles already installed and ready to test, a third with several desktop manager options (Unity + Gnome, Unity + XFCE + MATE), etc. In any case, it seems rather certain that one of these images will be chosen over the others and proposed as a “main” image, the go-to ISO file to download for users unsure of their choice and its implications. The Ubuntu distribution has always been about making it simple for new users; it would perhaps be best to continue on this track.

Une autre option serait une approche hybride. De base, SqhashFS ne contiendrait que le système de base et le gestionnaire de bureau, avec une plus vaste sélection de paquets logiciels disponibles en fichiers DEB dans le répertoire /pool de l'image CD. Une procédure de sélection serait alors nécessaire durant l'installation - comme c'est le cas pour Ubuntu Server actuellement. Cela signifierait que seuls les logiciels que l'utilisateur souhaite réellement avoir dans son système final seraient installés. Cependant, cela signifierait aussi qu'une partie de ces logiciels ne seraient pas disponibles dans l'environnement Live CD et ne pourraient pas être testés avant l'installation sur le disque dur. La procédure d'installation nécessiterait aussi une étape supplémentaire, que les primo-installants apprécieraient, ou pas.

La voie que suivra Canonical à ce sujet dépendra évidemment de leur appréciation de ce qui est le mieux pour la plupart des utilisateurs. La beauté de la structure de fichiers ISO, qui a évolué pour créer le Live CD que nous connaissons tous, est sa flexibilité. Les différents choix de logiciels dans SquashFS nous donnent, aujourd'hui, les moyens de construire les images d'installation des différentes saveurs d'Ubuntu : Ubuntu lui-même avec Unity, Kubuntu, Xubuntu, Ubuntu-gnome, etc. Re-mastériser SquashFS avec un autre jeu de logiciels installés n'est pas en soi un gros travail. Aussi, il est concevable pour Canonical de fournir, non pas une, mais plusieurs images ISO d'installation desktop : une avec un système nu que l'utilisateur agrémentera avec des applications issues des dépôts en ligne, une autre avec tout le bazar déjà installé et prête à être testée, une troisième avec plusieurs gestionnaires de bureau (Unity + Gnome, Unity + XFCE + MATE) en option, etc.

Dans tous les cas, il semble plutôt certain que l'une des ces images sera préférée et proposée comme l'image principale (« main »), le fichier ISO disponible pour les utilisateurs hésitant sur leur choix et ses implications. L'objectif de la distribution Ubuntu a toujours été d'être simple pour les nouveaux utilisateurs ; le mieux semblerait sans doute de continuer dans cette voie.

issue112/mon_opinion.txt · Dernière modification : 2016/09/07 10:13 de auntiee